Spécial

À la mémoire du caporal Omar Fanidi

© D.R

Hier, j’ai commencé à vous citer les noms de plusieurs prisonniers marocains lâchement exécutés par les criminels du polisario. C’est un sujet qui me tient énormément à coeur et je souhaite aujourd’hui également continuer dans ce registre. Je me souviens de Nabil Abdellah, un soldat marocain enregistré sous le numéro de matricule 3297/78. Ce détenu est aussi connu des services du Comité International de la Croix Rouge (CICR) où il portait le numéro 149. Son cas demeure toujours une énigme pour moi et pour bon nombre d’entre nous. En effet, le polisario le menaçait continuellement. IL était tout le temps effrayé. Je n’ai jamais su pour quelle raison. L’essentiel est que Nabil Abdellah n’a pas pu supporter cette pression et cette peur. Il a fini par se donner la mort, le 25 novembre 1994. Autre cas, celui de Fanidi Omar. C’est un caporal marocain (n° CICR 501) originaire de la région de Sefrou. Il a subi plus d’une année de torture sans interruption. Cette torture consistait à le placer, tout le long du matin, dans une minuscule caisse où il tenait à peine. Et la nuit, on l’attachait à un chien pour l’empêcher de dormir. Il a passé plus d’un an sur ce rythme à cause d’une simple altercation avec un des responsables de la sécurité. Sur ordre de Mohamed Lamine Deddi, alors directeur de la sécurité militaire (actuellement il est ministre de l’Intérieur du polisario) Fanidi a été exécuté le 3 juillet 1994. Quelques mois plus tard, j’ai réussi à subtiliser avec l’aide d’un autre prisonnier la photo de Fanidi qui était exposée dans un musée du polisario. Cette photo était dans les affaires de Fanidi lors de sa séquestration par le polisario. J’ai donc informé le CICR à plusieurs reprises de la mort de ce prisonnier, Mais comme toujours, il n’a rien fait arguant que le polisario risquait de lui interdire l’accès aux camps des prisonniers. En 1982, deux autres soldats marocains du quatrième régiment d’infanterie ont été, eux-aussi, exécutés par un responsable de la sécurité appelé Abdelmounaïm. Ils ont été roués de coups jusqu’à la mort. De cette même manière, sont morts le sergent Zebda Mohamed et le soldat Abdelatif que nous appelions El Marrakchi en juillet 1981. Plusieurs responsables de la sécurité se sont acharnés sur eux, à coups de bâtons et de brodequins sur toutes les parties de leur corps, jusqu’à leur mort. Parmi ces criminels, je me souviens de deux: Allali et Houmma. La liste est très longue. Il m’est impossible de recenser toutes les victimes des tortures du polisario. Le dernier que je vais citer est le soldat Abderrahmane. Je vous en ai déjà parlé. Je rappelle seulement qu’il a été brûlé et en conséquence, sa mâchoire inférieure s’est collée à sa poitrine. Cette torture n’a pas tué Abderrahmane que nous appelions également Sahel. Mais il en est devenu fou. Il perdu la raison depuis. Juste avant une visite du CICR, un certain Edda Oueld Hmaïem l’a froidement exécuté. C’était en 1984. A cette époque, c’est l’actuel Wali de Settat, Omar Hadrami, qui dirigeait la direction de la sécurité militaire. Et Edda Hmaïem n’était autre que son adjoint. Aujourd’hui, ce dernier a été nommé ambassadeur du polisario en Mozambique. Sa nomination a eu lieu il y’a quelques jours seulement. A cette occasion, je tiens à souligner que le gouvernement du polisario n’est qu’un ramassis de criminels et d’analphabètes. Mais c’est l’Algérie qui décide. C’est le cas de leur soi-disant ministre de la Défense. Mohamed Lamine Bouhali. Il suffit de savoir que celui-ci n’était qu’un simple adjudant dans l’armée algérienne. Et quand l’Algérie a créé le polisario, il a rejoint les rangs des mercenaires. Mohamed Nafaâ est ministre de la Construction. De quelle construction parlent-ils? Tout ce qui a été construit dans les camps du polisario, ce sont les prisonniers marocains qui l’ont réalisé. Les polisariens sont incapables de construire, ils détruisent. En tout cas, Mohamed Nafaâ est connu sous le nom de « Soussi » pour la simple raison qu’il est originaire du Souss marocain et plus exactement de la région d’Aït Ba Amrane. Son père tenait une boucherie à Sidi Ifni. Je rappelle aussi que le torchon a sérieusement brûlé entre Nafaâ et les autres responsables du polisario. Il était très en colère car au moment où il est devenu diabétique, il a été carrément marginalisé. Personne ne lui parlait plus. Et je pense même qu’il pensait quitter le polisario. Quant à Larabas Joumani, le ministre du Développement économique (ces titres qui me font personnellement rire!), sachez que c’est un analphabète. Et ce n’est qu’un euphémisme. En fait, le rôle de Larabas, tout le monde le sait, est de signer sans rien comprendre. Ce qui permet aux autres responsables du polisario d’amasser des fortunes sur son dos. La cerise sur le gâteau, c’est sans hésitation le fameux Bachir Mustapha Sayed. Il se charge du ministère de l’Enseignement. En fait, celui-ci est justement célèbre car il n’a aucune éducation. C’est un dépravé et un drogué. C’est l’exemple type du débauché. Bref, ceci donne une idée sur le polisario et sur ceux qui le soutiennent, les militaires et les services secrets algériens. Revenons aux Marocains torturés et exécutés. Je tiens à souligner qu’à environ 4 kilomètres du camp Hamdi Ba Cheikh, il y a un cimetière où 45 Marocains sont enterrés. Je les ai montrés aux deux militantes de la fondation France-Libertés, Pauline Dubuisson et Afifa Karmous. Elles ont même pris des photos de ce cimetière. Sur les 45 tombeaux, 35 portent les noms des prisonniers qui y sont enterrés. Nous les avons nous mêmes inscrits. Mais les dix autres restent anonymes. Après le départ de Dubuisson et Karmous, j’ai envoyé un schéma de ce cimetière. Mais malheureusement, elles ne l’ont pas publié. Le schéma était très précis avec l’emplacement des tombes et les distances qui les séparent entre elles. Un autre cimetière existe également au centre de l’Algérie, à quelques kilomètres de la capitale, exactement dans un lieu appelé Ksar El Boukhari. 17 Marocains y sont enterrés après avoir été torturés. Le CICR est au courant de l’existence de ce cimetière, mais il ne veut pas bouger le petit doigt. En fait, plus de 500 prisonniers Marocains sont séquestrés au plein centre de l’Algérie et pas seulement à Tindouf. Impossible de localiser tous les emplacements des morts. Des dizaines ont été enterrés en plein désert. Et même dans les cimetières, impossible de les identifier. Parfois nous nous réveillions et découvrions quatre ou cinq nouvelles tombes. Comment savoir à quelle tombe correspond tel prisonnier. Seuls ceux que nous enterrions, nous-mêmes, étaient identifiés. Aujourd’hui, je suis prêt à retourner à Tindouf avec une ONG ou le CICR pour leur montrer où sont enterrés certains prisonniers marocains. Je sais que le polisario va tenter de faire disparaître les cimetières qui existent déjà. Mais il ne peut pas retrouver d’autres tombes creusées en plein désert. Je suis capable de les retrouver et en exhumant les cadavres nous pourrons voir les marques de la torture (crânes brisés, os écrasés…). Je reste donc à la disposition de toute organisation qui veut mettre la lumière sur les crimes du polisario. Si les témoignages des anciens prisonniers ne suffisent pas pour condamner l’Algérie et le polisario, des preuves comme des ossements seront irréfutables.

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