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Agadir : Terre des hommes

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Agadir vit, depuis mercredi, au rythme des musiques amazighes. Du 7 au 11 juillet, la capitale du Souss est devenue, cinq jours durant, la capitale mondiale du patrimoine musical amazigh. Durant cinq jours, vingt groupes de musiciens Amazighs locaux se sont unis à dix-sept groupes venus du monde entier pour faire vibrer la ville, ses habitants et ses visiteurs au rythme des sons et des danses berbères interprétés par les 400 artistes venus participer à la deuxième édition du festival Timitar des « Signes et cultures ».
Des voix et des notes aux origines diverses ont animé un festival pluriculturel qui symbolise l’esprit d’ouverture et la diversité culturelle du Maroc ainsi que son attachement à la tradition et son aspiration à la modernité. Des principes que la ville d’Agadir veut consacrer et perpétuer. D’ailleurs, la capitale du Souss a toujours été une porte ouverte sur le monde et les différentes cultures et ce à travers l’Histoire.
Faisant partie de l’itinéraire maritime qui assurait la liaison entre l’Europe et l’Extrême-Orient lorsque le tour de l’Afrique était obligatoire, les Portugais y établirent, au XIVe siècle, l’un de leurs principaux comptoirs. Elle fut ainsi un lieu de rencontre entre les commerçants du monde entier qui s’y rencontraient à l’occasion de leur escale. Sa position géographique marquée par l’existence d’une colline qui domine la ville et sa côte, elle était convoitée par toutes les puissances maritimes de l’époque qui y voyaient un intérêt commercial et militaire stratégique jusqu’à ce que le fondateur de la dynastie des Saâdiens mit fin à ces convoitises en bâtissant une casbah au sommet de la colline ce qui lui permit de la défendre contre les envahisseurs. Mais, Agadir n’intéressait pas uniquement pour sa position maritime. Elle était aussi un passage vers le Sud. Un chemin que les caravanes empruntaient en se dirigeant vers l’Afrique subsaharienne. Située au bord du Sahara, la région était une étape importante du long voyage vers le Sud. Or, Agadir, n’est pas uniquement un port maritime, ou un passage vers le Sahara. Agadir est un symbole. Elle incarne la grande capacité des Marocains à relever tous les défis et à surmonter toutes les difficultés que cette ville qui a pu rejaillir de ses cendres et se remettre debout après avoir été détruite par l’un des séismes les plus destructeurs de l’Histoire du Maroc.
C’était en 1960, à peine quatre ans après l’indépendance du royaume. Mais, la volonté de sa population, combinée avec la solidarité de tous les Marocains, avait permis la reconstruction d’une ville moderne de renommée mondiale et ayant une place importante dans le tourisme national, puisqu’elle est, aujourd’hui, la première destination touristique du Royaume. Cette force de volonté avait été résumée par feu SM le Roi Mohammed V en une phrase : « Si le destin a décidé la destruction d’Agadir, sa reconstruction dépend de notre foi et de notre volonté ». Ce furent ces paroles prononcées par le père de l’Indépendance qui inaugurèrent une nouvelle étape dans l’histoire de la ville et qui allaient en faire l’une des meilleures destinations touristiques du monde. Caractérisée par un climat tempéré et idéal durant toute l’année, la capitale du Souss est aujourd’hui réputée pour être l’une des plus grandes stations balnéaires qui fonctionnent durant toute l’année et qui sont les plus visitées par les touristes européens. Sa plage est d’ailleurs l’une des plus belles et les plus longues du Maroc. Elle s’étend sur plus de vingt kilomètres et compte l’une des meilleures corniches où se situent la plupart des hôtels qui se trouvent directement sur la plage. C’est une destination privilégiée pour ceux qui cherchent le soleil même en hiver. On ne peut qu’aimer son ensoleillement 360 jours par an et sa température constante dont les maxima sont de 27° en août et 20° en janvier et les minima sont de 18° en août et 7° en janvier. La température de la mer oscille autour de 22°.
Pour accueillir ses visiteurs, elle compte un important parc hôtelier qui représente 25% de l’ensemble de la capacité hôtelière nationale avec plus de 20.000 lits classés. Un nombre qui est appelé à se multiplier durant les années à venir compte tenu des projets touristiques en cours de réalisation. Et pour faire face à cette augmentation des visiteurs de la ville, il a été prévu que l’aéroport Al Massira soit conçu pour un trafic total qui peut arriver dans l’avenir à accueillir jusqu’à 10 millions de passagers par an. La plate-forme actuelle doit cependant atteindre sa maturité en accueillant presque 3 millions d’usagers par an.
Agadir reçoit actuellement un million de passagers dont plus de 65% arrivent en vols charters. La plate-forme devrait répondre à une demande de plus en plus pressante de charters de toutes nationalités, mais surtout Européens, notamment suite aux mesures d’encouragement du Tourisme prises au niveau de la ville et les abattements et les exonérations consentis récemment par l’Office national des aéroports en faveur des vols charters.
Située entre les régions montagneuses de l’Anti-Atlas et l’extrémité occidentale du Haut-Atlas, la plaine du Souss est une région très fertile ce qui fait d’elle une zone agricole très riche qui se distingue dans la production de fruits et de primeurs. Dans le domaine de la pêche, Agadir est le deuxième port du Royaume.
La grande capacité de production agricole et l’importante richesse halieutique de son littoral ont permis le développement d’une industrie agroalimentaire performante dont les produits sont exportés notamment vers l’Union européenne.
Enfin, la région du Souss représente 10 % de la population nationale. Avec un nombre d’habitants qui atteint les trois millions, la région se démarque par un taux très faible d’exode rural. Elle est donc l’une des régions rares du Royaume dont le nombre de la population rurale (64,9 %) est largement supérieur à celle des villes (35,7 %).
En somme, la région du Souss-Massa-Daraâ est une région qui se distingue par un développement plurisectoriel remarquable qui va de l’agriculture à l’industrie en passant par le tourisme et le pêche maritime. Une réussite qui est due notamment à l’esprit de créativité et à l’assiduité des fils de la région.

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