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ALM : Sachant que le marché des TIC a connu une reprise considérable sur le plan international ces deux dernières années, quel état des lieux faites-vous de son évolution au Maroc ?
Hassan Amor : Les années 1997 à 2001 ont en effet été des plus difficiles pour le secteur. Le marché, après avoir entrepris les révisions qui s’imposaient, est désormais de retour. Les excès qu’avait connues la sphère Internet, en termes de valorisations boursières et d’optimisme ont été rectifiés. Le secteur a continué à innover. La demande des entreprises s’est faite croissante, étant donné le gain en productivité que permettent les TIC. Résultat : le Nasdaq est passé de 1200 à 1800 points. La croissance moyenne est de 7 à 8%. Au Maroc, cette évolution, de l’ordre de 10%, est restée faible par rapport aux attentes et ambitions affichées dans le Contrat-progrès qui supposait une croissance annuelle de 20 à 25%.
Quelles sont les raisons de ce retard ?
L’économie marocaine reste largement sous-équipée. Honorer les promesses du Contrat-progrès supposait une politique volontariste. Les mesures d’incitation préalables au boom prédit n’ont été prises qu’en partie. Développer les TIC au Maroc implique un soutien permanent aux entreprises dans les différents cycles de son évolution, de l’incubation jusqu’à l’introduction en bourse. Aussi, le développement d’une infrastructure à la taille des ambitions des opérateurs est nécessaire. Un retard en entraîne un autre.
En relation justement avec le Contrat-progrès, pensez-vous qu’il est toujours réalisable ?
Le constat actuel est mitigé. Certes, des avancées ont été enregistrées. Que ce soit en matière des ressources humaines, où on a assisté au développement de programme de formation de techniciens Bac+2, où on dispose d’une visibilité à moyen terme, avec la formation de 3000 par année à l’horizon 2007-2008, ou en matière de création d’un fonds de garantie, à travers la CDG, beaucoup de chemin a été parcouru. Le capital-risque doit suivre. On a également assisté à la création de plusieurs projets gouvernementaux, en collaboration avec l’Apebi, notamment les portails de villes qui seront annoncés prochainement. Un effort de communication considérable a également été consenti à l’international. Mais d’autres volets tout aussi importants ont été occultés. Une politique sectorielle reste absente. Les budgets d’investissements et les achats publics en TIC sont faibles. La libéralisation du secteur télécoms se fait toujours attendre, la diffusion d’Internet est toujours en deçà des espérances. A cela, s’ajoutent les projets d’infrastructures qui ne sont pas activés, comme le Technopole de Bouznika, ou qui sont en difficulté, comme c’est le cas pour le Technopark de Casablanca.
Une révision du Contrat-progrès serait-elle envisageable dans ce cas ?
Nous faisons en sorte de l’adapter en fonction de la conjoncture. Nous comptons procéder à une relecture de certaines dispositions l’année prochaine. Mais l’esprit de cet engagement restera intact. Le Contrat-progrès a eu le mérite de mettre l’accent sur plusieurs secteurs comme les téléservices (call-centers),mais qui sont actuellement en plein essor. Aussi, il y a le développement des activités off-shore.
Vu le nombre croissant des entreprises qui se mettent à l’heure du e-commerce, pensez-vous que le Maroc est sur la bonne voie ?
Plusieurs initiatives sont effectivement prises en la matière : la Conservation foncière, de la CNSS et de la RAM. Reste qu’il existe toujours des freins. A commencer par la diffusion d’Internet qui reste limitée. Des textes réglementaires, fixant les règles du jeu, notamment en matière de paiement électronique et la reconnaissance des messages pour permettre une sécurisation des données sont également à instaurer.

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