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Aziz Qadiri : «La RSE permet d’accroître la cohésion de l’entreprise»

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ALM : Comment est née l’idée d’instaurer un label de responsabilité sociale?
Aziz Qadiri : Elle est apparue dans le cadre d’une mondialisation économique accrue, la signature de plusieurs traités de libre-échange par le Maroc, l’ouverture accélérée sur le marché international, l’adhésion du pays au comité d’investissement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et pour répondre à une volonté au plus haut niveau de l’Etat pour la promotion de l’investissement socialement responsable. Rappelons, par ailleurs, le message royal lors de l’ouverture de la rencontre internationale des Intégrales de l’investissement industriel en 2005 et la promulgation de la charte de la Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) le 14 décembre 2006.

Quelles en sont les grandes lignes ?
La charte repose sur neuf axes thématiques, en phase avec les référentiels des normes publiques internationales, comme la charte des Nations Unies, les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), les principes directeurs de l’OCDE, les grands traités environnementaux et plus récemment, la norme ISO 26.000. Concrètement, pour marquer son très fort engagement pour l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement, la Confédération a mis en place le Label CGEM pour la RSE, confirmant ainsi son leadership pour impulser et promouvoir les valeurs inhérentes aux principes de responsabilité sociale et de développement durable auprès des entreprises nationales.

Pouvez-vous développer ?
Les neuf axes sont les suivants: le respect des droits humains, l’amélioration continuelle des conditions de travail et des relations professionnelles, la protection de l’environnement et la promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants. Il y a également le respect des règles de la saine concurrence, le renforcement de la transparence du gouvernement d’entreprise, le respect des intérêts des clients et des consommateurs, ainsi que le développement de l’engagement sociétal.
Tout ce que je viens de citer est d’une actualité criante et totalement adapté à la situation marocaine. Il est largement démontré que la RSE permet de préserver et d’accroître la cohésion de l’entreprise, d’en améliorer l’efficacité, de garantir sa sécurité juridique, d’épanouir sa réputation, d’affirmer sa transparence et de gagner une présence durable de ses produits.

Quelles actions la CGEM entreprend-elle en termes de responsabilité sociale?
La commission Label CGEM pour la RSE a pour mission de promouvoir les valeurs inhérentes à la RSE, à inciter les entreprises à se faire labelliser. Ainsi, des facilités ont été négociées dans le cadre de conventions de partenariat signées avec l’administration des douanes et impôts indirects, la Direction générale des impôts, la Caisse nationale de sécurité sociale et les institutions bancaires. Ces conventions portent sur des facilitations de procédures, des assouplissements des contrôles, la célérité dans le traitement des dossiers et, de la part des banques uniquement, une tarification spéciale. Enfin, la CGEM a signé une convention de partenariat avec l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Elle entre dans le cadre d’un programme gouvernemental pour l’appui à la modernisation et au renforcement de la compétitivité des PME et permet l’accompagnement des PME pour l’obtention du Label CGEM pour la RSE, avec une couverture de 60% des frais engagés dans l’audit par l’entreprise.

Les Assises de la responsabilité sociale sont désormais un rendez-vous. Comment se sont déroulées les premières rencontres ?
En mai 2011, les premières Assises de la responsabilité sociale, organisées sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi, ont remporté un franc succès. Plus de 500 personnes y ont participé et une importante délégation ministérielle a fait le déplacement pour l’ouverture et les panels. Par ailleurs, on a eu une bonne couverture médiatique, ce qui a permis à la CGEM de communiquer autour de la RSE, de son label et des quarante sociétés déjà labellisées.

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