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CRT : Le partenariat d’abord

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Les dernières statistiques issues du ministère du Tourisme font état d’un repositionnement d’Agadir. La capitale du Souss sort des cinq premiers mois de l’année 2004 avec des signaux au vert, et des performances qui la fuient depuis presque 1998.
Certes, la croissance de 10% peut paraître dérisoire comparée à Marrakech (20%), mais par rapport à d’autres années, il s’agit d’un début de sortie de crise. Les professionnels de la ville savent néanmoins que la vraie bataille, pour être remportée, demande un travail de fond, une bonne approche. Le Conseil régional du Tourisme, avec sa tête Said Skalli, nommé il y a quelques mois, mène actuellement ce travail de fond, pour faire de la ville «une destination à l’année». «C’est un produit qu’il faut savoir vendre en hiver pour les gens qui n’ont pas de soleil et en été pour ceux qui veulent avoir de l’animation, qu’il s’agisse des Marocains ou des Latins, c’est-à-dire ceux provenant de la France, d’Italie et d’Espagne» déclarait M. Skalli peu après sa prise de fonction.
Pourtant force est de constater que Agadir ne bat pas son plein. Raisons invoquées : tantôt la situation au Moyen-Orient et ses répercussions sur les programmations des TO, tantôt les récents événements de Madrid et les dommages collatéraux qui ont reporté la relance sur une partie des destinations moyens courriers,etc. En fait, si Agadir perd du terrain par rapport à ses concurrents, c’est d’abord à cause d’un parc hôtelier veillissant. C’est ce qui explique la désaffection de la clientèle allemande. L’ex-délégué de l’ONMT dans ce marché émetteur avait résumé parfaitement la situation en mars dernier : «Le fait que Neckerman, premier TO au Maroc, ait vu tous ses projets à Agadir bloqués, à cause du foncier ainsi que d’autres opérateurs, a distendu les liens », déclarait Fayçal Jorio. Donc Agadir péche par manque de liens solides avec les TO allemands. Ceux-ci pensent d’abord remplir leurs propres hôtels en Turquie et en Tunisie, là où ils ont en charge le salaire du personnel. «Là-bas, ils y sont partie prenante, contrairement au Maroc où leur engagement à quelques exceptions près est limité. Heureusement que les professionnels locaux n’entendent pas en rester là.
La nouvelle tendance observée c’est l ‘implication des TO dans les projets d’investissement. L’ère des promoteurs indépendants est révolue. Tous les grands groupes privés, comme Holidays Services, partenaire de référence de TUI, Nouvelles Frontières, TUI France et Jet Air, oeuvrent dans ces partenariats indispensables et sans lesquels, «aucune destination ne peut prospèrer. Pour le moment, Said Skalli, président du CRT, vient tout juste de remporter sa première bataille : fédérer les professionnels; un travail de longue haleine, mais nécessaire pour diffuser la vraie image d’Agadir
En tout cas, la crise que traverse la destination est difficile à expliquer vu les potentialités de la destination. « Vous savez, en hiver, un habitant d’Helsinki, où il fait –25 °C, n’est qu’à cinq heures de vol pour arriver ici où il fait plus de 20 °C. Il y a une différence de 55 degrés ! C’est cela qu’on n’arrive pas à bien vendre, alors que nos voisins des Iles Canaries le font si bien », s’indigne un professionnel.
Le CRT a tous les moyens humains pour redresser la situation; il faut seulement un petit coup de pouce financier. La ville veut prendre en main sa propre promotion.

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