La Constitution du 1er juillet 2011 a posé les jalons d’un nouveau Maroc. Celui des régions qui augure de belles perspectives pour la société marocaine. Dès le premier article du texte fondamental, on peut lire que la nation s’appuie dans sa vie collective sur des constantes fédératrices, en l’occurrence la religion musulmane modérée, l’unité nationale aux affluents multiples, la monarchie constitutionnelle et le choix démocratique. Et que l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, fondée sur une régionalisation avancée.
En plus de réduire le nombre des régions de 16 à 12, le projet, mené par la Commission consultative de la régionalisation (CCR) sous la direction de Omar Azziman, devenu depuis le mois de novembre 2011 conseiller de SM le Roi Mohammed VI, a une vision très ambitieuse pour le Maroc de demain. En effet, la régionalisation avancée devra apporter une contribution déterminante au développement économique et social du pays. Et ce à travers la valorisation des potentialités et des ressources propres à chaque région, la mobilisation des différents acteurs locaux, la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des grands projets structurants et le renforcement de l’attractivité des régions. Conformément aux termes de la mission qui lui a été confiée, la CCR s’est fixé comme objectif d’élaborer un modèle qui puisse être appliqué sur l’ensemble du territoire national en attendant l’aboutissement des négociations sur le projet de plan d’autonomie des provinces du Sud.
Le modèle proposé se veut d’essence démocratique et ouvre la voie à l’instauration de nouveaux rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales basés sur le partenariat et la régulation plutôt que sur la tutelle. Aussi, le projet de régionalisation avancée à la marocaine tient à la nouvelle configuration des régions du Royaume, en tant qu’entités fonctionnelles et institutionnelles essentiellement vouées à l’œuvre du développement intégré. La mise en application de ce projet passe avant tout par l’adoption d’une loi sur la régionalisation avancée.
Le gouvernement est donc appelé à donner un coup de fouet à ce projet pour qu’il passe le moins de temps dans les circuits juridiques. La réussite de ce projet passe indéniablement par la formation des autorités régionales. «La déclinaison de la Constitution sur le principe de la décentralisation, dans sa composante régionalisation avancée, impose aujourd’hui la mise en œuvre d’un processus profond de formation de l’administration», avait déclaré à la presse le wali-directeur général des collectivités locales au ministère de l’intérieur, Allal Sakrouhi, lors d’une cérémonie de remise des certificats de formation continue aux élus et fonctionnaires des collectivités territoriales, organisée par la direction générale des collectivités locales relevant du ministère de l’intérieur en juin dernier. «Le Maroc connaît aujourd’hui une phase de transition importante sur le plan de la décentralisation, suite à un référendum constitutionnel qui implique la mise en œuvre d’une stratégie profonde de formation dans l’objectif de renforcer l’efficacité et l’efficience des institutions publiques», avait-il ajouté.