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Entretien avec Ahmed Ouyach : «Le SIAM est un rendez-vous incontournable pour la Comader»

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ALM : Que représente le Siam pour la Comader?
Ahmed Ouyach : La Comader est un acteur important dans le secteur agricole. Il est donc normal que sa participation au SIAM soit renforcée année après année. En cette 7ème édition, la Confédération participe à l’animation de pas mal de tables rondes en plus d’être active lors des Assises de l’agriculture. Surtout que cette année les Assises traitent un sujet d’actualité et qui concerne directement la Comader, à savoir l’apport de l’offre agricole au développement rural. Il s’agit là d’un sujet d’extrême importance en effet, comment peut-on imaginer un développement agricole sans un développement rural? Et l’inverse est vrai. Aussi, la Comader est largement impliquée dans l’essence même du SIAM à travers toutes ses composantes. Il ne faut pas oublier que la Confédération est représentée par 120 associations nationales qui agissent au niveau de toutes les filières. Si on prend par exemple la filière de l’élevage, l’essentiel des stands est tenu par des composantes de la Comader. Pareil pour les autres filières que ce soit le sucre, le lait, les produits du terroir ou autres. Il faut dire que la Comader est présente avec force en plus de disposer d’un stand spécifique et de participer aux différentes journées. Une occasion donc pour nous de rencontrer différentes délégations étrangères dans le cadre des partenariats qui lient la Confédération à des opérateurs étrangers, notamment français, allemands et australiens. Le SIAM est, de ce fait, un rendez-vous incontournable pour la Comader.

Le Canada est le pays à l’honneur cette année. Cela présage-t-il de nouveaux partenariats pour la Comader?
Il n’y a pas de partenariats directs prévus avec la Comader, mais il y en aura sûrement avec ses composantes. Nous connaissons tous l’importance des relations du Canada avec le Maroc. Il s’agit d’un grand fournisseur en matière de céréales. À ce titre, nous avons même pensé à instaurer un libre-échange avec ce pays. À noter qu’au niveau de l’agriculture, notre partenariat avec le Canada est historique. Et le Maroc a bien fait de se tourner vers ce pays parce qu’aujourd’hui avec les changements dans le monde et les mutations économiques, la diversité des partenaires et la recherche de complémentarité sont une approche très judicieuse. Maintenant, il faut également viser le partenariat en matière de recherche et développement. Le Canada a réalisé beaucoup de progrès dans ce sens et il serait bénéfique pour le Maroc de profiter de cette expérience qui peut être enrichissante pour le Plan Maroc Vert et pour sa concrétisation.

Après le vote de l’accord agricole, quels sont les nouveaux défis à relever pour la Comader?
Il y a déjà un défi qui a été relevé et remporté, sinon l’accord n’aurait pas abouti. En effet, cet accord a tardé à voir le jour parce que du côté marocain il y avait une certaine réticence, il ne faut pas l’oublier. Le Maroc a, depuis le début, absolument voulu défendre ses intérêts et c’est louable. Il s’agissait simplement de défendre son agriculture, favoriser son offre exportable et ne pas ouvrir entièrement ses frontières, ce qui a donné lieu à une ouverture progressive et maîtrisée. Maintenant, l’accord est là, il est globalement positif, mais ça dépend des produits. Ce qu’il faut garder en tête, c’est que c’est un accord qui peut évoluer et qui ne restera pas figé pendant dix ans.

Comment pourra se faire cette évolution?
Il nous revient de le faire évoluer en diversifiant notre offre exportable, en cherchant de nouvelles niches et en soignant la qualité de nos produits. Le consommateur européen devient de plus en plus difficile à satisfaire et évolue et c’est au producteur marocain de s’adapter. Parce que là-dessus rien n’est acquis, au supermarché ce consommateur est très regardant sur les labels et donc il faut instaurer cette culture de labels chez nous pour la proposer en dehors de nos frontières. 

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