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ESCA : Un projet de certification en cours

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ALM : Comment se présente l’industrie au Maroc ?

Mohammed Baou : A l’instar des autres pays, l’industrie marocaine  est affectée d’une manière ou d’une  autre par la crise mondiale. Elle a certainement de grands défis à relever face à cette mondialisation envahissante et elle est condamnée à se plier aux exigences des marchés et aux multiples changements de l’économie mondiale.  Le marché est en train d’évoluer et notre pays doit en faire pareil. Le Maroc doit devenir une plate-forme de la région euro-méditerranéenne et une passerelle pour le reste du continent africain. Certes, les nouveaux projets d’investissement, aussi bien dans le domaine de l’aéronautique et l’automobile, présentent une lueur d’espoir à notre industrie. Ils seront un bon levier d’expansion de notre pays en faisant participer tous les acteurs économiques de ce pays.

  Ils amèneront également un développement des compétences et du savoir-faire de notre pays. Le secteur de la sous-traitance a tout à gagner sur ces nouveaux projets.  Flexibilité, sens d’écoute, proximité du marché européen et service seront des atouts incontournables pour accéder à  ce marché des grandes multinationales souvent trop difficile à pénétrer. Cette catégorie de structures, petites  en  taille et faibles en  moyens, et surtout sans une structure dédiée à la RD,  est souvent incapable de lutter face à de grands groupes et des multinationales bien implantées aussi bien en termes de compétitivité et de pouvoir de négociation. D’où la nécessité absolue de mettre en place des programmes d’accompagnement, de soutien et de mise à niveau de ces sous-traitants. Il est fondamental d’aider les petites et moyennes entreprises à tracer leur vision d’avenir et accompagner cette évolution.

Quelle est la place de votre entreprise  dans le secteur industriel marocain ?

Nous ne pouvons pas se plaindre de notre position sur le marché, mais nous devrions surtout rester une pierre angulaire auprès des industriels. Tout le monde a besoin de matériel de contrôle, mesure et régulation mais les petites industries négligent ce volet ou demandent des outils de première génération qui ne sont plus d’actualité. Les grands groupes (Samir, ONE, OCP, Managem, ….) se tournent vers de grands engineering,  donc pas de place pour nous pour les grandes réalisations. Nous devons nous contenter de la maintenance courante, encore faut-il que le matériel de première monte soit de nos propres fournisseurs, sinon, il est plus difficile de remplacer des marques fournies à l’origine.

Vous fournissez des appareils de mesure aux industriels, quelle est la structure de votre carnet de commande ?

Nous arrivons à avoir un carnet de commande de 2/3 mois du chiffre d’affaires à cause des délais de production et du temps d’acheminement. Nous sommes souvent amenés à faire face à des aléas de la logistique aussi bien qu’a des imprévus chez nos partenaires et commettants.

Quelles sont vos perspectives pour la sous-traitance industrielle au Maroc ?

Pour répondre à cette question, je dois vous rappeler qu’en 1980, la vocation principale de la création de l’ESCA «Etablissement de sous-traitance et commercialisation africain» était  la sous-traitance de matériels de régulation avec un partenaire français. Cette tentative a été remise en cause suite à une restructuration de notre partenaire français.
En 2000, une autre opportunité de produire des appareils de mesure  (sondes cannes pyrométriques) a aussi été avortée au profit d’un confrère tunisien qui avait des conditions d’investissement plus favorables et plus avantageuses que ce qu’on nous proposait localement à cette époque.

Quelle est la stratégie de développement de votre  entreprise pour les années à venir ?

Comme chaque entreprise désirant évoluer dans un monde des sociétés parfaitement structurées et maîtrisant ces procédures de qualité, nous avons lancé un projet de certification durant cette année, et nous espérons atteindre notre objectif d’ici quelques mois. Cette certification permettra de mieux structurer l’entreprise, apporter une nouvelle dynamique et  une meilleure réactivité vis-à-vis de nos partenaires aussi bien clients que fournisseurs. Nous sommes toujours à la recherche d’un partenaire pour la sous-traitance de matériels de contrôle et de mesure. Nous comptons lancer un atelier de montage pour l’un des produits que nous commercialisons. Le développement d’une entreprise doit surtout se faire par un développement continu de ces compétences et ses moyens.

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