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Histoire des services : Le Mossad, entre mythe et réalité (2)

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I- AMAN En hébreu, Agaf Ha-Modi’in. Le renseignement militaire israélien propose au cabinet du Premier ministre une collecte quotidienne de renseignements, ainsi que des estimations sur risque de guerres, des analyses sur les cibles arabes potentielles et le résumé des interceptions de communications. Mais le Aman ne se limite pas à la collecte d’informations, puisqu’il conduit des opérations au-delà des frontières du pays. La Structure Le renseignement militaire israélien est un service indépendant, au même niveau que l’armée de Terre, l’armée de Mer et l’armée de l’Air. Son personnel actif est estimé à 7000 agents, et son responsable est le Général de brigade Moshé Ya’alon, successeur du Général Uri Saguy. Le Département des Relations Internationales prend en charge la coordination avec les services de renseignement étrangers et les attachés militaires israéliens de par le monde. La Sayeret Matkal est l’unité la plus importante dans la lutte contre les actions palestiniennes et dans la collecte d’information. De petites unités de reconnaissance aérienne et maritime opèrent en tant que divisions semi-autonomes du Aman : la reconnaissance aérienne et les interceptions radio constituent les sources de renseignements les plus importantes sur la puissance de l’aviation ennemie. L’utilisation de drones (avions sans pilote) pour la reconnaissance aérienne s’est considérablement développée ces dernières années, faisant d’Israël l’un des pionniers en la matière. La reconnaissance navale fournit quant à elle des informations sur les activités navales des pays arabes et de l’ex-URSS dans la Méditerranée, ainsi que sur les possibilités de bataille navale et de débarquement. Par ailleurs de nombreuses installations électroniques et postes d’observation sont localisés sur les hauteurs du Golan, dominant la Syrie et le Liban. Les opérations L’une des défaillances imputées au Aman est de n’avoir pas su prévenir l’imminence de la guerre d’octobre 1973, malgré l’abondance de renseignements allant dans ce sens. La mauvaise analyse de hauts responsables du Aman a permis aux armées arabes d’aller vers la victoire. Durant les préparations de l’invasion du Liban en 1982, le renseignement militaire a mis à jour la faiblesse des milices chrétiennes qu’Israël soutenait, et prédit la confrontation avec la garnison syrienne. Le chef du service, le Général Saguy, fit part de ses analyses à l’état-major ainsi qu’au Premier ministre. Cependant, il n’arriva pas à imposer son point de vue face à Begin et Sharon. Il fut même obligé de démissionner après que la Commission Kahan ait établi qu’il avait manqué à son devoir en ne prévenant pas le massacre des camps de réfugiés de Sabra et Shatila. II- SHIN BETH En hébreu, Shérout Ha-Bitah’on Ha-Klali La Structure Le Shin Beth est le service du contre-espionnage et de la sécurité intérieure de l’Etat d’Israël. Il comprend 3 divisions opérationnelles et 5 sections de réserves. La Division des Affaires Arabes est responsable des opérations de la résistance palestinienne et de la mise à jour d’un fichier de tous les résistants arabes. Le détachement militaire du Shin Beth (HENZA) travaille en coopération avec le corps de troupe du Aman (les Mistaarvim) pour combattre les émeutes. Cette division est aussi active dans la lutte contre la branche armée du mouvement Hamas. La division des Affaires « non-Arabes » était, avant 1991, divisée en 2 sections (communistes et non-communistes) et a pour but d’infiltrer les agences de renseignement étrangères et les missions diplomatiques en Israël, ainsi que d’interroger les immigrants de l’ex-URSS et de l’Europe de l’Est. La Division de la Sécurité assure la protection des installations gouvernementales, diplomatiques (Ambassades) et scientifiques, des industries militaires, et des vols de la compagnie nationale El-Al. Les opérations Le Shin Beth surveille les activités des mouvements d’extrême droite et des mouvements subversifs de gauche. Il est censé avoir infiltré les rangs des partis d’extrême gauche, et démasqué bon nombre d’agents étrangers espionnant pour le compte des voisins arabes et de l’URSS. Toute personne de nationalité étrangère est susceptible d’être soumise à une surveillance du Shin Beth qui dispose d’un large réseau d’agents et d’informateurs. La réputation du Shin Beth en tant que service de sécurité intérieur extrêmement qualifié, fut ternie par deux scandales dans les années. 80 : En Avril 1984, les troupes israéliennes prennent le contrôle d’un bus détourné par 4 Palestiniens dans la Bande de Gaza. Les deux preneurs d’otages qui survécurent furent abattus ensuite par des agents du Shin Beth, agissant sur ordre du directeur du service. Celui-ci empêcha par la suite l’instruction pour empêcher que le rôle du Shin Beth dans cette affaire ne soit révélé. En 1987, Izat Nafsu, un lieutenant réserviste de Tsahal est libéré, après que la Cour suprême israélienne ait annulé l’accusation de trahison qui pesait sur lui depuis 1980. La Cour a établi que le Shin Beth usa de méthodes peu communes d’interrogation pour obtenir la confession de Nafsu, et que certains agents déposèrent de faux témoignages devant le tribunal militaire qui condamna l’accusé. Depuis 1987, Israël condamne l’usage de la torture, mais permet d’utiliser « modérément la pression physique et psychologique » pour obtenir des informations. Ainsi, le code pénal israélien interdit à un agent des forces publiques d’user de la force pour obtenir des informations, mais le chef du Shin Beth est autorisé par la loi à prendre des « mesures spéciales » dépassant le cadre de l’usage « modéré de la pression », exclusivement dans le cas où des vies seraient menacées. La première application de cette dérogation à la règle eut lieu après l’explosion d’un bus à Tel Aviv tuant 22 personnes. Le Comité International de la Croix-Rouge déclara en 1992 qu’Israël violait la Convention de Genève. Les mouvements des droits de l’Homme déposèrent plusieurs fois devant la Haute Cour des pétitions pour interdire l’usage des « mesures spéciales » et en particulier des électrochocs, mais celle-ci donna toujours raison au Shin Beth. Le dernier scandale qui secoua cette agence, et provoqua la chute de son chef Karmi Gillon, fut l’assassinat du Premier ministre Itshak Rabin (en 1995), par un extrémiste de droite. Le Shin Beth fut accusé de négligence en ne prenant pas au sérieux les menaces de mort pesant sur le Premier ministre.

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