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Maroc : Pour des lieux de vie inclusifs

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Dans le cadre de la promotion des conditions de vie des jeunes, le Conseil économique, social et environnemental s’est penché, en auto saisine, sur la question des lieux de vie et l’action culturelle au Maroc. 

Les lieux de vie dans les villes et les villages ne semblent pas assurer des conditions  réelles pour la  participation du citoyen aux affaires publiques, ni offrir des espaces  publics susceptibles de faciliter son épanouissement et sa libération des contraintes de la vie quotidienne et de lui permettre de s’enrichir des acquis de la culture et des apports de l’art, lit-on dans ce rapport du Conseil économique, social et environnemental.

Pour remédier à cela, les membres du Conseil soulignent la nécessité d’investir dans un effort collectif pour construire les fondements d’un projet de société consensuel à partir duquel on détermine les besoins liés au bien-être afin d’en garantir les conditions et les moyens. Ainsi, les membres du Conseil ont déterminé six leviers de changement pour mettre à niveau et développer les lieux de vie. 

De prime abord, il y a l’axe institutionnel qui concerne, essentiellement, l’offre d’espaces structurants dans le but d’encadrer les différentes catégories de la population d’une manière saine. Et ce à travers la réhabilitation du rôle des maisons de jeunes, la réactivation du rôle des mosquées en tant que lieux de vie communs et authentiques et le soutien des ciné-clubs et des associations théâtrales.   

En second lieu, il y a l’axe de formation avec la promotion des compétences en matière de ressources humaines capables de gérer ces lieux de vie. A cela, il faut ajouter l’axe juridique  pour l’élaboration d’un cadre législatif global selon des cahiers des  charges précis, renforcé par un accompagnement juridique et réglementaire continu. L’objectif est la construction d’une conception nationale innovante des territoires urbains et agglomérations rurales, qui soit compatible avec les exigences de l’ère démocratique dans laquelle le Maroc s’est engagé. Le quatrième axe est relatif à l’organisation et le management.

Il est question donc de rompre avec les politiques verticales, pyramidales, porteuses de  mentalités qui génèrent la dépendance et la «tutelle facile», pour leur substituer  un  paradigme de gestion, reposant sur une approche  participative. Il s’agit aussi de veiller à l’accomplissement de toute la chaîne de gestion dans les  méthodes d’organisation et de gestion des jardins et des espaces et tous les équipements des lieux de vie des citoyennes et des citoyens afin d’éviter la déperdition et la non continuité. 

Il y a également l’axe territorial avec la création de projets résidentiels humanisés, en évitant  la construction de groupements isolés qui accumulent les acteurs d’exclusion et de violence. Les membres du Conseil suggèrent ainsi de fonder une agence autonome pour la sauvegarde et la réhabilitation des médinas. Et enfin, il y a le contenu. Dans cet axe, le Conseil propose de tenir compte de la diversité culturelle dans les programmes des différents lieux de vie afin de produire des valeurs de solidarité et du vivre ensemble. On suggère aussi la mise en application de toutes les propositions contenues dans le rapport du Conseil supérieur de l’enseignement suite à la  saisine royale au  sujet «du rôle de l’école dans le développement du comportement civique» en 2007.

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