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Quinze villes nouvelles à l’horizon 2020

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Depuis plus de 15 ans, le Maroc tente de résorber le déficit en logements. Les villes marocaines ont connu un accroissement sans précédent de la population principalement dû à un exode rural massif. Pour désengorger les grandes agglomérations urbaines , le Maroc ambitionne de créer 15 villes nouvelles à l’horizon 2020. L’objectif d’une telle initiative est d’assurer, pour les années à venir, une urbanisation équilibrée qui serait en mesure de mettre un frein à l’extension illimitée des grandes agglomérations. La politique des villes nouvelles a été adoptée comme une stratégie destinée à absorber l’habitat insalubre, à atténuer les pressions sur les villes et surtout, à mettre sur le marché un habitat correspondant aux besoins de toutes les couches sociales, principalement celles à revenu moyen. Cette nouvelle politique a été amorcée en 2004 par le Souverain avec deux villes nouvelles, Tamesna aux abords de Rabat et Tamansourt dans la banlieue de Marrakech. En plus des projets de Tamesna et Tamansourt, le gouvernement a lancé la construction d’autres villes nouvelles à travers le Royaume : Tagadirt à Agadir, Lakhyayta à Casablanca, Zénata à Casablanca, Laroui à Nador, Melloussa à Tanger. Ceci qui porterait à sept le nombre des villes nouvelles en cours de construction. Le lancement de ces nouveaux pôles urbains initiés par l’État vise à accroître l’offre destinée à la promotion de l’habitat social et à mettre en œuvre des programmes spécifiques en mesure de répondre à la politique des «villes sans bidonville». L’idée étant de créer des centres urbains autonomes ou «villes-satellites» aménagés à la périphérie des grandes villes. Leur création répond à deux impératifs majeurs: faire face au besoin croissant des populations en matière d’habitat et contribuer à l’éradication des bidonvilles. Selon les estimations du SNAT, la population nationale basculera complètement dans l’urbain avec presque 70% vers l’an 2025. Sur le plan urbanistique, les déficits urbains ne sont plus à prouver. En se basant sur un ratio moyen de 120 habitants à l’hectare brut en milieu urbain (140 hab/ha à Casablanca, 115 hab/ha à Essaouira, 80 hab/ha à Nador), y compris les infrastructures, espaces verts, équipements et logements, les besoins en terrains à urbaniser entre 2001 et 2020 sont estimés à une moyenne de 4.150 ha par an. Au cours des vingt prochaines années le pays devrait être en mesure de répondre aux exigences d’une population qui aurait pratiquement doublé, mobiliser une moyenne de 4.150 ha de terrains à urbaniser et pallier un déficit en matière d’habitat de l’ordre de 3.667.610 logements. Ces villes nouvelles constituent un moyen pour satisfaire à la fois les besoins de la population et rehausser la qualité des tissus urbains. Encore faut-il maîtriser le processus. Loin d’être une simple opération d’aménagement, la ville nouvelle constitue une action urbaine complexe dont les risques d’échec peuvent avoir un coût social et économique important. C’est pourquoi il est impératif d’identifier les contraintes et maîtriser au préalable certains principes. Parler de villes nouvelles, interpelle une production spatiale de masse. De grandes superficies sont ainsi ouvertes à l’urbanisation (logements, services, activités, infrastructures de base…). Par conséquent, la création des villes nouvelles doit répondre à des objectifs bien précis (décongestionnement des agglomérations, développement de certaines zones…).


Des villes nouvelles  pour désengorger les grandes agglomérations
Tamansourt
L’ERAC/ Tensift a lancé la réalisation de la ville nouvelle de Tamansourt,située à 14 kilomètres du centre de Marrakech dans le but de désengorger la ville ocre. Le 21 décembre 2004, le Souverain avait donné le coup d’envoi de ce nouveau pôle urbain. Cette ville sera achevée en décembre 2010.D’une superficie de 1.200 ha, le programme de réalisation porte sur 22.173 lots dont 18.826 lots économiques, 786 lots d’immeubles, 1.162 lots de villas, 1189 lots d’activités économiques et 210 lots d’équipements socio-éducatifs. D’un investissement de 10 milliards DH, cette nouvelle cité a une capacité de 58.000 logements pour une population de 300.000 habitants. Des équipements divers dont des établissements scolaires, des services publics et administratifs sont prévus sur 170 ha, ainsi que des centres commerciaux, des zones d’activités économiques sur 70 ha. Au total, 170 ha sont réservés au partenariat avec le privé : 10 îlots de 166,09 ha pour la réalisation de 31.220 logements ( grande promotion) et 25 îlots de 2,8 ha pour la réalisation de 1.330 logements (petite et moyenne promotion).

Tamesna
Située à proximité de Rabat, Témara et Skhirat, ce nouveau pôle urbain sera à même de diminuer la pression exercée sur la capitale. Dans une aire d’aménagement totale de près de 4.000 ha, le premier noyau de la nouvelle ville est constitué de 840 ha devant contenir l’équivalent de 50.000 logements tous types confondus, soit 250.000 habitants. La ville est répartie entre lots d’habitat : 460 ha, d’activité : 30 ha, d’équipements collectifs : 87 ha, des voies d’accès et d’aménagement : 147 ha et des espaces vers : 116 ha. La ville est articulée autour de plusieurs centres d’intérêt : cinq zones d’activités, trois pôles d’activités tertiaires dont un centre d’affaires, une médina avec des activités artisanales et une vaste zone centrale réservée aux loisirs et à la promenade.

Lakhiaita
Ce futur pôle urbain et industriel est situé à 20 km de Casablanca et de 60 km du chef- lieu de la région de Chaouia-Ouardigha. La ville nouvelle de Lakhiaita s’étend sur une superficie de 1.300 ha pour 300.000 habitants. Elle a pour objectif principal de créer et développer un pôle urbain et d’activités économiques de qualité pour répondre à un double objectif : rehausser le niveau urbanistique de la région limitrophe et créer une dynamique économique en captant les effets d’un environnement influent.

Tagadirt
La construction de ville nouvelle de Tagadirt permettra de soulager l’urbanisation des principales agglomérations de la région. Le site de Tagadirt, situé au sud de la RN°8, sur la route de Marrakech s’étend une superficie d’environ 1.100 hectares pour 250.000 habitants. L’urbanisation de la ville nouvelle de Tagadirt est prévue sur une période de 10 années en deux grandes phases dont la première porte sur une superficie d’environ 570 hectares. L’ensemble du projet offre une capacité de logements estimée à 44.300 unités dont près de 50% produits dans le cadre de partenariat avec le secteur privé, par appel à manifestation d’intérêt (AMI). Le coût global de l’opération, comprenant l’aménagement de blocs fonciers semi-équipés pour l’AMI et la réalisation d’une station de traitement des eaux usées, est estimé à près de 2,86 milliards DH.

Mellousa
La ville nouvelle de Melloussa se situe à 15 kilomètres au sud-est de la ville de Tanger. Ce pôle urbain s’étend sur une superficie de 2.000 hectares. Son lancement a été prévu dans le but d’ accompagner la création des deux zones franches de 600 ha, Melloussa I et II. Cette nouvelle ville accueillera une population estimée à 60.000 habitants. Le site dispose d’un potentiel foncier important (terrains collectifs).La ville sera développée en trois temps. La première phase concerne le lancement d’ une première tranche dotée de logements collectifs et d’un bloc à usage mixte. Dans une deuxième phase, selon le schéma repris par l’agence urbaine, une aire de logements collectifs sera lancée ainsi qu’une zone dédiée aux industries légères (troisième catégorie) en plus d’un technopark.

Zénata
La ville nouvelle de Zénata qui relève de la commune de Aïn Harrouda vise à alléger la pression démographique exercée sur la ville de Casablanca et de Mohammedia. Ce site qui est étalé sur une superficie de 1.925 hectares abritera une population estimée à 500.000 habitants. Le projet bénéficie d’un investissement de 1,3 milliards de dirhams. A terme, ce sont 10.000 appartements qui seront construits pour un montant total de plus de 3 milliards de dirhams. La nouvelle ville a également pour objectif de contribuer à réduire le déficit en logements particulièrement ceux destinés à la classe moyenne.

Laroui
Le nouveau pôle urbain situé dans la province de Nador s’étend sur une superficie de 1400 ha au prolongement de la ville de Laroui. Ce projet permettra à terme d’accueillir 180.000 habitants avec une offre de plus de 36.000 logements. Dans le cadre de la réalisation de ce projet, une première tranche de 100 ha permettra la réalisation de 5.000 logements et des équipements de proximité avec un investissement prévisionnel de 2 milliards DH sur 4 ans.

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