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Rouler mieux pour aller loin

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Il va sans dire que les moyens de transport lorsqu’ils sont modernes et évolués tirent un pays vers le haut. Les nations développées leur doivent d’ailleurs, en grande partie, ce qu’elles sont aujourd’hui. En effet, là où le désenclavement s’opère permettant l’acheminement de tout, s’introduisent par conséquent les attributs de la civilisation en termes de rencontres, de découvertes  mais aussi de commerce et d’échange.  Engagé dans une entreprise de construction tous azimuts, le Maroc aspire malgré de multiples freins d’ordre structurel à se doter d’un secteur de locomotion à la mesure de ses ambitions. Le programme autoroutier, sur lequel le pays a pris beaucoup de retard, a connu ces dernières années une accélération notable du rythme de son exécution. L’objectif étant d’étoffer le réseau, aujourd’hui maigre, à l’horizon 2010. En attendant, les routes marocaines souffrent de plusieurs maux qui freinent sérieusement la dynamique du développement.
Le rail aussi, sous la houlette de l’ONCF, un Office qui bouge depuis quelque temps grâce à un nouvel esprit managérial, aurait pu être très développé au Maroc avec une large couverture nationale, surtout qu’un grand nombre de Marocains recourent de plus en plus aux trains. Mais là aussi, les politiques du passé, sur fond de laisser-aller, avaient été  contre-productives et figées tout comme celles concernant le transport de voyageurs.
Que ce soit dans le secteur de l’aérien ou du terrestre, beaucoup d’efforts restent à consentir pour parvenir à une libéralisation effective et efficace où la concurrence est saine et loyale. Le ciel bénéficie encore d’un monopole et tout ce qui a été entrepris jusqu’ici ne sont que des facilités accordées pour les compagnies charters étrangères adossées à des TO. Les difficultés rencontrées il y a environ une année par les promoteurs de la compagnie marocaine Mondair, qui ont fini à leur corps défendant  par mettre la clé sous le paillasson, sont l’expression du verrouillage du système par les autorités compétentes. Libéralisé presque entièrement, le maritime, quant à lui, navigue à vue depuis plusieurs années à cause, d’un côté, de l’absence d’un code maritime qui se fait toujours attendre et l’hésitation des responsables à immerger dans les vrais problèmes du secteur, de l’autre. Parmi les plus importants, citons ce chiffre éloquent :  près de 97% des échanges commerciaux du Maroc sont contrôlés par le pavillon étranger. Le vrai défi est d’amener les professionnels nationaux, qui se bagarrent souvent sur des choses secondaires, à reconquérir ensemble la mer. Et ce dans un esprit de compétition juste et sain, loin de tout favoritisme en vue d’augmenter, par conséquent, le flux de leur activité.    
Mais les réformes déjà mises en route, celle de l’Office national du transport qui sera transformé en société anonyme (SA) et celles du transport de voyageurs et de marchandises, devenu libre, attestent en tout cas d’une volonté d’aller de l’avant. Mais là où il est indispensable de faire preuve de fermeté et de volontarisme à la fois, c’est en matière du transport urbain. Les autobus dans nombre de villes du pays, bons pour la ferraille, continuent pourtant à circuler en toute tranquillité. Ce paradoxe-là, qui fait désordre aux yeux du citoyen et de l’étranger, chahute passablement l’image  du pays et fait douter sur le degré de son engagement dans la modernité. On peut dire la même chose sur le parc automobile qui, en plus de sa faiblesse par rapport au nombre de la population, souffre d’une vétusté certaine. Ce sont-là quelques exemples de chantiers auxquels les pouvoirs publics, s’ils veulent rouler pour l’avenir, ont les moyens d’imprimer un nouveau style.

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