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Santé : Diabète et Ramadan

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Il s’agit de problèmes liés à la conduite thérapeutique pratique à adopter pour éviter tout risque de déséquilibre glycérique. Le diabétique désirant jeûner risque-t-il de faire plus de déséquilibre glycérique pendant Ramadan ? Quel est l’impact de la pratique du jeûne sur les complications macro et micro-angiopathiques du diabète? Pour les diabétiques non-insulinodépendances (DNOD), quelle composition alimentaire doit-on conseiller ? Quelle conduite adopter devant les diabétiques insulinodépendances (DID) qui s’obstinent à jeûner ?
Pendant Ramadan, quels sont les schémas religieux qui dispensent les diabétiques de jeûner ?
Le présent article tentera de donner quelques éléments de réponse à ces mutiples interrogations à partir d’une revue.
Le médecin doit faire comprendre au diabétique la nécessité de se prendre en charge pour la réussite de son traitement. L’attitude médicale autoritaire n’est pas souhaitable. Il doit préparer le malade avant le jeûne. Il faut savoir être persuasif et ne pas hésiter à lui rappeler les paroles divines. Dans ce sens, la première action à faire est d’informer le diabétique qu’il ne transgresse pas les lois divines s’il ne jeûne pas pendant Ramadan, car la religion islamique l’exempte du jeûne.
La preuve en est le verset 183 de la Sourate II «La vache» : «Dieu veut la facilité pour vous (pour l’accomplissement de la règle), Il ne veut pas pour vous la contrainte » et le Hadith du Prophète (SPSL), rapporté par Imam Ahmed et Abou Daoud : « Dieu aime que Ses permissions soient exaucées, comme Il aime que Ses volontés soient exécutées ».
Dans un autre Hadith, rapporté par Imam Moslem, il est dit : «Un don que Dieu vous a accordé, vous devez l’acceptez ».
La deuxième action est de sensibiliser dans le cadre d’une éducation sanitaire à la fois du diabétique et de son entourage.
Dans ce sens, l’attitude consensuelle qui doit être appliquée à l’intention du diabétique par son médecin traitant, par sa famille et par la société qui est souvent incompréhensive, a fait l’objet d’une conférence de consensus internationale sur « Diabète et Ramadan » organisé par la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan (FRSMR). Les recommandations du consensus ont été bien établies par des experts musulmans multidisciplinaires (diabétologues, médecins généralistes, psychiatres, pharmaciens, et théologiens).
Le régime du diabétique contribue à stabiliser la glycémie et à réduire les facteurs de risque athérogène. Un tel régime devrait être pauvre en graisses saturées, en sucres d’absorption rapide, mais riche en graisses végétales mono et poly-insaturées. Les diabétiques, tout en maintenant leur régime habituel, doivent pendant Ramadan l’étaler entre le repas du Ftour et deux repas.
L’équipe de Athar, par exemple, a conseillé à des DNID un régime de 1.200 calories réparties entre le Ftour et le Shour. Elle a démontré que ces diabétiques sous antidiabétiques oraux (ADO), qui ont présenté une amélioration de leur glycémie et de l’HbA1c, pouvaient jeûner sans aucune contrainte.
Cependant, les nombreux écarts alimentaires observés pendant la période autorisée sont à l’origine d’une prise de poids due à une compensation des restrictions ordinaires.
En effet, une étude marocaine a montré que l’apport énergétique augmente d’une façon significative pendant le mois de Ramadan. En revanche, l’étude réalisée par Robana a montré que l’alimentation pendant le mois sacré peut être globalement considérée comme un régime hypocalorique idéal pour les DIND.
Cette diminution intéresse essentiellement la consommation des glucides, en particulier les sucres à absorption rapide, tout en laissant inchangés les autres principaux nutriments.
Une enquête, réalisée sur les habitudes alimentaires pendant Ramadan chez 100 patients (98 DNID et 2 DID), a rapporté que la ration calorique totale augmente de façon significative pendant ce mois, en passant de 1.872 Kcal par jour (sous régime diabétique) à 2.124,82 Kcal. Cette augmentation concerne les protides et les lipides, mais surtout les hydrates de carbon.
Les différentes études menées chez les BNID, sans complication et présentant ou non une surcharge pondérale, n’ont rapporté aucun incident, d’une part lorsque les patients respectent une alimentation adéquate en termes de calories nécessaires par 24 heures, et d’autre part lorsqu’ils respectent la prise médicamenteuse, lors de la rupture du jeûne.
Selon Ebbing, le jeûne est même conseillé pour le diabétique ayant une surcharge pondérale. En outre, une étude tunisienne a montré que chez les diabétiques, les variations de régime se font vers une baisse de l’apport calorique plus importante chez les patients traités par l’insuline et une baisse de la fraction glucidique plus nette chez ceux traités par les ADO. Cette diminution de glucides est compensée par une légère augmentation des protides et surtout une consommation accrue de lipides.
Afin de prévenir toute complication pendant ce mois sacré, la prescription d’un régime doit se faire en étroite collaboration avec le médecin et le diététicien. Il en découle une modification du mode de vie pendant le jeûne en tenant compte de trois éléments pour la diététique du patient diabétique, à savoir l’apport calorique total qui doit être adapté au poids actuel et au poids désiré, la composition respective en glucides, protides et lipides, et enfin la répartition de cette alimentation du coucher du soleil au Fajr (Ftor au Shor). Le diabétique doit d’abord réajuster sa diète et respecter les principes d’une alimentation saine et équilibrée. Malgré cela et selon le type de diabète, le traitement peut inclure une médication comprenant des hypoglycémiants oraux ou des injections d’insuline.

Source : Synthèse des travaux de recherche de la FRSMR

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