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Système de retraite marocain : Les raisons d une défaillance

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Actuellement, ce sont seulement 3,9 actifs qui cotisent pour un retraité contre 8 actifs en 1993 et 15 actifs en 1980.
Le système de retraite marocain se compose principalement de trois régimes publics obligatoires (CMR, CNSS et RCAR) et un régime facultatif (CIMR) géré par le secteur privé.
La population cotisante à ces régimes de retraite a enregistré, au cours de la période 2000-2009, un accroissement annuel moyen de 4,1%, selon le HCP.
Elle s’élève à près de 2,7 millions de travailleurs, ce qui représente 27% de la population active occupée en 2009, niveau jugé relativement faible comparativement à d’autres pays avec 60% dans les économies de transition et 80% dans les pays de l’OCDE.
Par contre, le nombre de bénéficiaires augmente depuis quelques années plus rapidement que celui de l’effectif des cotisants. Il s’est accru en moyenne de 6,6% au cours de la période 2000-2009 conduisant ainsi à une détérioration continue du rapport démographique des caisses de retraite, selon la même source. Ce rapport est passé de 15 actifs en moyenne pour un seul retraité en 1980 à 5,8 actifs en 1993 et à 3,9 actifs en 2009.
L’analyse de l’évolution de chaque caisse cache cependant des tendances contrastées. Le rapport démographique pour la CNSS reste relativement élevé, aux alentours de 5,4 actifs pour un bénéficiaire, au lieu de 1,2 actifs dans le RCAR, de 2,1 dans la CIMR et de 2,7 dans la CMR.
La dégradation du rapport démographique a entraîné un déséquilibre entre les dépenses et les ressources des différents régimes.
En effet, alors que le niveau des cotisations des différentes caisses est en baisse continue depuis 2005 pour atteindre 3,2% du PIB en 2009, celui des dépenses s’est accru progressivement pour atteindre 2,9% du PIB en 2009. En conséquence, l’excédent financier global de l’ensemble des caisses a tendance à diminuer, passant de 0,95% du PIB en 2005 à 0,33% en 2009.  
Par ailleurs, la situation financière du système de retraite sera encore plus affectée dans l’avenir en raison de la transition démographique avancée au Maroc et du changement profond qu’il produit dans la pyramide des âges.
L’effectif des personnes âgées de 60 ans et plus passerait de 2,7 millions en 2010 à 10,1 millions en 2050, année où elle représenterait 24,5% de la population totale alors qu’elle ne constituait que 7,2 et 8,1% respectivement en 1960 et 2004. Le  rapport de dépendance défini comme le rapport entre le nombre de personnes en âge d’activité par celui des personnes âgées de 60 ans et plus, se situerait à 2,4 individus en 2050 au lieu de 7,7 en 2010.

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