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Une diplomatie vigoureuse (1)

© D.R

Depuis son intronisation, le 30 juillet 1999, SM le Roi le Roi Mohammed VI a veillé à situer son action aussi bien sur le plan national qu’international. Une posture d’autant plus compréhensible que le Royaume, chef d’Etat en tête, défend son droit au parachèvement de son intégrité territoriale.
Le Souverain, qui n’hésite pas à payer de sa personne pour promouvoir l’image du Maroc à l’étranger et améliorer ses relations avait déjà effectué des déplacements dans plusieurs pays du continent africain, notamment au Sénégal et en Mauritanie. Mais il n’avait jamais entrepris de tournée aussi longue que celle qui vient de l’emmener respectivement au Bénin, au Cameroun, au Gabon, au Niger et au Sénégal. Un périple qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la présence politique et de la coopération économique du Royaume en Afrique sub-saharienne. C’est dire l’importance de l’intérêt qu’accorde le Souverain, et partant, le Maroc, à l’Afrique sub-saharienne., malgré son retrait de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA), en 1984, et son absence de l’Union africaine (UA), qui lui a succédé. Une absence justifiée par l’admission de la RASD au sein de l’organisation panafricaine. Toutefois, la diplomatie marocaine semble avoir voulu compenser cette politique de la chaise vide en optant pour le «boostage» des relations bilatérales, concentrées essentiellement sur l’économique, notamment en matière d’infrastructures et d’habitat. Tout cela dans le cadre de la volonté du Maroc de renforcer la coopération Sud-Sud. De plus, le Royaume est conscient de son rôle de plaque tournante entre l’Europe et l’Afrique. Parmi les exemples récents figurent le projet de route transahariennne en Mauritanie et la construction d’un grand complexe immobilier au Sénégal.
Dans le cadre de sa tournée africaine, le Souverain a conclu plusieurs accords bilatéraux visant à stimuler les échanges commerciaux qui restent modestes au regard des relations commerciales privilégiées du Maroc avec l’Europe. Un accord de libre-échange est en cours de négociation avec le Gabon, dont le président Omar Bongo est un ami fidèle -et de longue date – du Maroc.
Et, si de par les liens historiques, religieux ou autres, la coopération du Maroc avec les pays du continent relève de l’évidence, SM Le Roi veille à préserver, voire à améliorer les relations du Royaume avec les pays d’Amérique et d’Europe, auxquels il est lié par de solides relations politiques et économiques. C’est ainsi que la toute récente visite d’Etat que vient d’effectuer SM Mohammed VI aux Etats-Unis, est venue consacrer la bonne santé des relations entre Rabat et Washington, qui viennent de connaître une forte impulsion. Une visite d’autant plus significative que le président George W. Bush vient d’accorder au Royaume le statut d’«allié majeur non-Otan» des Etats-Unis, consolidant sa position de partenaire privilégié de Washington dans le monde arabe. «Nous apprécions le soutien sans faille du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et le rôle du roi comme dirigeant visionnaire au sein du monde arabe», avait souligné un porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, quand ce statut privilégié avait été accordé au Maroc.
Il s’agissait également de la première rencontre entre les deux chefs depuis la signature d’un accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, le 15 juin dernier. Il faut dire que les échanges commerciaux entre les deux pays étaient restés, jusqu’à présent, assez modestes, les Etats-Unis se plaçant au 8ème rang des clients du Maroc avec 3,3% du total de ses ventes et en 7ème position des fournisseurs avec 3,4% de ses importations. Le Maroc est cité en exemple dans le projet américain du « Grand Moyen-Orient ». Le nouveau code de la famille marocain, quant à lui, a été cité par George W. Bush pour inciter les pays arabo-musulmans à se réformer. Entré en vigueur en janvier dernier, ce code accorde de nouveaux droits à la femme marocaine.
SM le Roi Mohammed VI et le président George W. Bush « ont convenu de la nécessité de résoudre le problème du Sahara le plus tôt possible d’une façon qui renforce au mieux la sécurité et la prospérité des peuples du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie », a déclaré jeudi le porte-parole de la Maison- Blanche, Scott McClellan.
Il s’agit toutefois de souligner que ce rapprochement du Maroc avec les Etats-Unis ne se fait pas au détriment de la consolidation des relations avec l’Europe, le Royaume ayant remarquablement réussi, dans le même temps, à renforcer ses liens avec l’Union européenne, notamment avec la France et l’Espagne, qui sont les plus concernées par les questions prioritaires du Royaume. Fruit d’une action inlassable au plus haut niveau des deux Etats, les relations entre Rabat et Paris ont toujours été au beau fixe. L’amitié et l’estime que se portent réciproquement SM le Roi Mohammed VI et le président Jacques Chirac ne sont un secret pour personne. Ce qui se répercute positivement sur les relations entre les deux Etats.
En ce qui concerne les relations avec Madrid, celles-ci ont traversé une forte turbulence durant le règne de José Maria Aznar. Mais, depuis le départ de ce dernier, et l’arrivée au pouvoir des Socialistes, avec, à leur tête José Luis Zapatero, les liens sont en train de vivre une belle embellie. Sur le plan arabe SM le Roi Mohammed VI avait souligné, à Tunis, lors de la tenue du 16ème Sommet arabe, que « le meilleur message » à délivrer aux peuples frères et au monde entier « tient à la réaffirmation de nos choix fondamentaux, à travers des signaux forts faisant valoir que nous sommes les premiers à entreprendre notre réforme endogène ». Une manière d’inciter les frères arabes à prendre les devants et apporter une réponse au Grand Moyen Orient de Washington.

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