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Vibrant hommage aux FAR (16)

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des Forces Armées Royales. En fait, je souhaite rendre un vibrant hommage à ses membres, essentiellement ceux qui ont été détenus par les polisariens et ceux qui sont morts sur le champ d’honneur. J’aimerais donc partager avec vous ce que j’ai appris lors des 23 années de détention aux côtés de nos militaires. Peu de gens connaissent la vérité sur les batailles que nos soldats et nos officiers ont livrées contre les séparatistes du polisario, aidés par les militaires algériens. Moi-même, je n’avais pratiquement aucune idée sur les efforts que notre armée a déployés pour préserver l’intégrité territoriale du Maroc et repousser les attaques des ennemis. Avant d’être séquestré par le commando du polisario en 1980, je pensais que notre armée était faible, incapable de déjouer les pièges des polisariens. Quand j’entendais que des militaires marocains ont été fait prisonniers par les séparatistes, je perdais totalement confiance. Aujourd’hui, je sais que c’est tout à fait faux. Ceux qui ne connaissent pas la réelle valeur de nos militaires, soyez attentifs. Je vais tout d’abord vous raconter l’histoire de la bataille de Bir Anzarane, à la suite de laquelle 175 militaires marocains ont été séquestrés par les polisariens. Bir Anzarane est un village qui se situe à environ 80 kilomètres de la ville de Dakhla. Les familles sahraouies marocaines qui y résident étaient continuellement protégées par un bataillon de l’armée de terre, en l’occurrence le premier bataillon. Celui-ci était composé de moins de mille hommes. Le 11 août 1979, avec l’aide de l’armée algérienne, le polisario a lancé une gigantesque attaque contre le territoire marocain. Le polisario et l’Algérie avaient mobilisé plus 12.000 hommes, tous entraînés dans des camps en Libye et en Algérie. Avec ces hommes, ils avaient l’intention de pulvériser l’armée marocaine et occuper de manière durable les principales villes des provinces du sud. Les troupes algéro-polisariennes étaient donc très bien équipées puisqu’elles ont pénétré à l’intérieur du territoire marocain avec un nombre impressionnant de véhicules, de blindés et d’armement lourd. Le but des ennemis était de s’emparer de la ville de Dakhla. Ils se dirigeaient à toute vitesse vers elle. En cours de route, les Algériens ont appris que l’armée marocaine avait eu vent de cette attaque et a donc renforcé sa présence militaire à Dakhla. En termes clairs, malgré toute l’armada algéro-polisarienne, la ville de Dakhla est imprenable. Voyant que leur expédition militaire avait échoué. Les criminels du polisario ont donc décidé d’attaquer le village de Bir Anzarane, une cible beaucoup moins gardée que Dakhla. La bataille de Bir Anzarane a donc commencé vers 4 heures du matin, le 11 août 1979. En fait, l’armée marocaine avait installé deux ceintures de sécurité autour de ce village. Une grande et une plus petite. Le but était, rappelons-le, de protéger les populations civiles qui y habitent. Les milles soldats marocains, postés dans des tranchés avec uniquement leurs armes individuelles, devaient repousser 12.000 ennemis armés jusqu’aux dents. La bataille a duré de longues heures, mais les troupes du polisario n’ont pas réussi à transpercer la première ceinture de sécurité. Les soldats marocains ont fait preuve d’un courage inégalable. Malgré le soutien algérien et libyen, le village de Bir Anzarane est resté inviolable. Aucun civil marocain n’a été touché. Vers 16 heures du soir, les polisariens se sont lâchement retirés laissant sur place un nombre incalculable de cadavres. Du côté marocain, 175 soldats et officiers ont été kidnappés et transportés vers les centres de Tindouf. Parmi eux, je pourrais citer les noms du lieutenant Mouzoune El Arbi, originaire de Casablanca, le capitaine Aït Chérif de Settat, le lieutenant Boukili Abdessalam de Beni Mellal et l’aspirant El Ajmi Abderrahim natif de Kénitra. Autre bataille importante, dans laquelle l’armée marocaine a prouvé sa supériorité sur l’ennemi et où les soldats ont fait preuve d’un courage incomparable: la bataille de Gueltet Zemmour. C’est un lieu qui se trouve au sud-est du Maroc, près de la frontière mauritanienne. C’est une bataille historique car elle a duré six ou sept jours. A l’époque, j’étais séquestré dans le camp de Rabouni. Un mois avant l’assaut, les chars algériens passaient chaque nuit devant le centre en direction de nos provinces du sud. Nous savions que le polisario et l’Algérie préparaient une attaque contre les nôtres. On avait l’impression que toute l’armée algérienne allait participer à cette bataille. Nous étions inquiets pour notre pays. Tout a donc commencé le 14 octobre 1981, date à laquelle le polisario a lancé un extraordinaire assaut militaire contre cette position marocaine. Encore une fois, il y avait dans leurs rangs des militaires algériens et du matériel très performant. Gueltet Zemmour c’est un étang entouré de montagne. C’est en fait un lieu militairement très stratégique. Celui qui le contrôle peut très difficilement en être délogé. C’est un endroit que les Espagnols occupaient avant la libération du Sahara. Le polisario avait besoin d’un lieu célèbre comme celui-là pour montrer au monde qu’il n’était pas retranché dans le désert algérien. Le polisario et l’Algérie ont donc mis en ?uvre toute leur force militaire pour s’emparer de Gueltet Zemmour. Celle-ci était protégée par le 4ème régiment d’infanterie de l’armée marocaine. Il s’agissait à l’époque de 1.600 à 2.000 hommes. Quand je vous dis que les Algéro-polisariens ont mobilisé une force considérable, ce n’est pas de l’exagération. Ils avaient, entre autres, les fameux SAM, des missiles antiaériens. Avec ces missiles, l’armée marocaine a perdu cinq avions parmi lesquels le Hercule C130 de construction américaine. Je ne sais pas si tout le monde connait ce monstre aérien, mais je peux vous assurer que c’est peut-être la première fois de son histoire qu’un C130 tombe dans une bataille. Les polisariens ont retrouvé l’épave du C130 mais les membres de l’équipage avaient disparus. D’ailleurs, les parachutes étaient restés accrochés dans l’avion, les membres de l’équipage ne pensaient pas que le C130 pouvait être abattu un jour. Quand l’avion a échoué, c’était le signal du début de l’assaut. La force militaire des polisariens était suffisante pour envahir n’importe quel pays d’Afrique, y compris la Libye. Une semaine de bataille au bout de laquelle le 4ème régiment avait commencé à perdre du terrain. Mais rapidement, le 6ème régiment est intervenu pour chasser définitivement les mercenaires qui se sont enfouis vers l’Algérie. A la suite de cette bataille, 204 soldats marocains ont été arrêtés. Parmi eux, un médecin, le lieutenant Khmamouch Mohamed, originaire de Midelt. Depuis 1975, seuls trois médecins marocains ont été arrêtés par le polisario. Deux ont été libérés: Benmansour Azzedine et Asefsa Mohamed. Le troisième, le Dr. Khmamouch, est toujours détenu dans les camps de Tindouf. Dans la bataille de Gueltat Zemmour, trois autres pilotes sont tombés entre les mains du polisario. Il s’agit du lieutenant Boughanni Hassan et de l’adjudant-chef Benjeddi Boujamaâ, tous les deux originaires de la région de Taza, ainsi que le sergent-chef Lyazami Driss originaire d’un village appelé Beni Tejjit, près de Figuig et le capitaine Hanine El Khemmar originaire de Taounat. Il y a également plusieurs autres aspirants. Mon témoignage a pour objectif de montrer aux Marocains que les soldats et officiers marocains ont fait preuve d’un grand courage, à tel point que les polisariens ont commencé à les craindre. Demain, je continuerai à vous parler des soldats marocains au sein des camps. Leur courage et leur amour de la patrie, je vous l’assure, sont restés intacts. Mieux. Les tortures n’ont fait qu’accroître leur amour pour leur pays. Il faut leur rendre hommage.

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