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Abdellatif Benazzi : «Le rugby marocain est en crise pour un problème d’ego et de personnes»

© D.R

ALM : Comment vous est venue l’idée de participer au Marathon des sables ?
Abdellatif Benazzi : C’était l’année dernière quand je me suis rendu sur les lieux du marathon. J’ai été contacté par un groupe de personnes qui voulaient courir pour une cause humanitaire et qui savaient aussi mon implication sociale à travers mon association Noor. J’ai déjà construit une école à Jérada et l’année prochaine, j’envisage de construire une autre à Aïn Bani Mathar dans l’Oriental au profit des enfants qui ne sont pas scolarisés. Le marathon nous permet de récolter des fonds pour réaliser ce projet. Je pensais que le marathon était un sport individuel, mais j’ai été émerveillé par l’ambiance et l’émotion que suscitait ce genre d’événement. 800 personnes de 35 nationalités étaient au rendez-vous. Une telle fraternité m’a poussé à m’inscrire à l’épreuve.

Pourquoi n’avez-vous choisi de courir que la dernière étape ?
Je m’étais inscrit pour courir la totalité du marathon, mais malheureusement, mes opérations du genou ne le permettent pas. Je n’ai pas eu l’autorisation de courir l’ensemble des étapes. Je sais que c’est une course qui se joue plus sur le mental que sur la préparation physique. Heureusement, les responsables ont accepté pour que je court la dernière étape qui s’étale sur une trentaine de kilomètres. Non seulement, il y a le plaisir de la course mais aussi une cause humanitaire. Le Marathon des sables est connu dans le monde et montre que le Maroc est un pays de fraternité qui regroupe beaucoup d’athlètes mondiaux.

Peut-on parler de retrouvailles avec le pays d’origine ou avec un sport que vous avez pratiqué à vos débuts ?
Il n’y a pas de retrouvailles, puisque je n’ai jamais quitté le Maroc. C’est mon pays et j’y viens tous les mois. Cette année, j’ai eu l’occasion de découvrir le Sud et le désert du Maroc que je ne connais pas, même si je suis originaire de Figuig. S’agissant de mes débuts, c’est vrai que j’ai commencé par l’école la plus dure, qui est l’athlétisme, en termes de préparation physique. Je faisais du lancer de poids. Avec ma carrière au rugby, j’ai toujours couru et j’ai toujours adoré le lancer de poids.

Votre association vise à encourager les enfants à la pratique du sport, notamment le rugby. Que représente pour vous un tel engagement ?
C’est un devoir et un épanouissement en soi. Je me sens responsable, car bien que j’aie eu l’opportunité de connaître et de côtoyer à travers ma carrière sportive de grands noms, et glané d’importants titres, je sais que dans mon pays d’origine, il y a des endroits qui sont dans le besoin. Cet investissement me donne du réconfort car je vois le bonheur dans les yeux des enfants qui ont besoin de moyens. Je le fais sans publicité. C’est une zakat (l’aumône) de Benazzi.

Comment évaluez-vous la pratique du rugby au Maroc ?
Malheureusement, le rugby marocain est en crise pour un problème d’ego et de personnes. Et comme il s’agit d’un sport à risque, on doit offrir à ses pratiquants les conditions convenables.
Autrement, il serait mieux d’arrêter ce jeu pour éviter les risques de blessures graves.
Je sais que je suis alarmiste et négatif mais cela dure depuis longtemps et il vaudrait mieux arrêter.

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