Le président du conseil de surveillance du Bayern Munich, Uli Hoeness, a fustigé, mercredi, le soutien apporté par la Fédération allemande de football (DFB) à la réélection du Suisse Joseph Blatter à la tête de la fédération internationale (Fifa). Joseph Blatter, 75 ans, a été réélu le 1er juin à la présidence de la Fifa, sur fond d’accusations de corruption dans les sphères dirigeantes de l’organisation. Le chef de la DFB, Theo Zwanziger, avait plaidé pour cette réélection, M. Zwanziger étant le seul candidat en lice. «L’attitude de la DFB dans cette affaire me dérange. M. Zwanziger n’a fait aucun mystère qu’il voterait pour Blatter (…) Je suis déçu que la DFB ferme les yeux sur des agissements malhonnêtes et ne fasse pas pression contre Blatter», a déclaré M. Hoeness au magazine Sport Bild paru mercredi. «Celui qui fait ça est co-responsable», selon lui. M. Zwanziger a récusé ces accusations. «Non, personne au sein de la DFB n’a fermé les yeux», a-t-il dit. «Mais nous devions être intelligents», la DFB veut «gagner de l’influence» grâce à une attitude «pertinente», a dit M. Zwanziger dans Sport Bild. A contrario, Uli Hoeness estime que «l’heure a sonné pour Blatter et sa troupe». «Toute la porcherie doit être nettoyée. Sinon il y aura un dommage irréparable pour le football», a argué le dirigeant du Bayern Munich dans Sport Bild. Il a plaidé pour que le Français Michel Platini, 55 ans et actuel président de l’UEFA, succède à Blatter à la tête de la Fifa. «Je suis persuadé à 100% que si Platini était candidat demain, il serait élu», a dit Hoeness. Michel Platini, qui a été réélu en mars pour quatre ans à la tête de l’UEFA, a l’image d’un rassembleur, il est écouté, fin négociateur, et a su mener ses réformes avec habilité.