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«Après le sport, je ferai de la politique»

Aujourd’hui Le Maroc : Quel effet cela fait d’être élu meilleur athlète de l’année pour la seconde année consécutive ?
Hicham El Guerrouj : C’est un immense plaisir que d’être au sommet de l’athlétisme mondial. Au début de ma carrière, c’était un rêve. Grâce à Dieu, je l’ai réalisé. Ce titre est plus qu’une consécration. C’est une grande responsabilité qui me pousse à améliorer mes performances. Je pense déjà aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004.
La concurrence a été rude pour le titre du meilleur athlète cette année…
Ardue, oui. En mettant au point le programme de cette saison, je me suis fixé pour objectif de participer à tous les grands meetings, dont bien sûr la Golden League, et de gagner toutes les courses auxquelles je participe. Le record du monde battu par l’Américain Montgomery a fait de lui un sérieux prétendant au titre. Mais ceci n’a pas ébranlé ma volonté d’être le meilleur sur le plan international. La fédération internationale a pris en compte plusieurs critères dans son choix, dont essentiellement la régularité de l’athlète. Ceci a beaucoup joué en ma faveur.
Lors du gala de l’IAAF dimanche soir, vous aviez dédié votre titre aux Musulmans victimes de la guerre partout dans le monde, qu’est- ce que cela signifie ?
Je suis ambassadeur de l’UNICEF et je milite pour de meilleures conditions des enfants de par le monde. Le message que j’ai adressé dimanche entre dans cette optique. Il vise à interpeller les responsables pour améliorer l’éducation, l’hygiène, la nutrition de millions de personnes, qu’elles soient musulmanes, chrétiennes ou juives.
Serait-ce les prémices d’une carrière politique ?
Peut-être… C’est une ambition personnelle. Après une carrière sportive qui, je l’espère, sera encore plus riche, la politique me paraît être le champ idéal afin d’oeuvrer pour l’amélioration des conditions sociales des Marocains. La société marocaine souffre de plusieurs maux. A mon sens, l’intégration des jeunes est une priorité que je ne cesse de défendre.
Vous envisagez de courir, l’année prochaine, le 5.000m en plus de votre distance de prédilection, le 1.500m ?
Cette décision de m’aligner sur le 5000m a été prise après une longue réflexion et discussion avec mon entraîneur. Nous avons donc décidé que je courrai le 1.500m et le 5.000m aux championnats du monde de Paris, en 2003. Ma participation au championnat du monde en salle est également prévue.
Qu’en est-il du programme de la saison prochaine ?
Il n’est pas encore établi de façon définitive. Je n’ai pas encore décidé des meetings auxquels je vais participer. Dès que cela sera fait, je tiendrai une conférence de presse pour l’annoncer.
Que pensez-vous de l’immigration des athlètes, un phénomène qui a surgi dernièrement sur la scène sportive nationale?
C’est un problème dont souffrent plusieurs domaines tels l’économie, la science, … et pas seulement le sport national. En outre, ce problème ne touche pas uniquement notre pays. Souvenez-vous de grands noms de l’athlétisme africain qui ont choisi de courir sous d’autres drapeaux. Le cas de plusieurs athlètes d’Amérique latine qui ont eu la nationalité américaine est également à signaler. Remédier à ce problème ne passe pas par 36 moyens. Il réside essentiellement dans le fait de donner sa chance à tout un chacun. La fédération doit faire tout son possible pour arrêter cette hémorragie qui influe négativement sur l’image du Maroc au niveau international.
Il n’y a pas que l’immigration des athlètes, le dopage est également un problème que vit notre athlétisme.
Ecoutez, je suis un homme qui croit en un certain nombre de principes et qui essaie de ne pas s’en détourner. J’ai toujours été implacable dans mes déclarations, et c’est ce qui a sûrement engendré plusieurs commentaires. Je n’ai dit que la vérité. Le spectre du dopage rôde autour de nos athlètes, et il faut faire quelque chose pour l’arrêter. Le sport est une pratique noble, pourquoi la souiller ?
Pensez-vous que tout cela soit possible en l’absence d’une fédération d’athlétisme ?
Au lendemain des Jeux Olympique de Sydney, j’ai déclaré à 2M que l’athlétisme marocain souffre de plusieurs maux, et qu’il est impératif de trouver des solutions. On m’a taxé à l’époque de «sévère». Je ne pense pas que combattre le dopage, l’immigration des athlètes et d’assurer la relève, qui est à mon avis l’un des plus grand problème, seraient possible sans une forte fédération. Je respecte tout ce que le comité provisoire a fait pour l’athlétisme national, mais les vents du changement ont soufflé.

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