Sports

Belgaïd a encore faim

Aujourd’hui Le Maroc : Vous avez récemment déclaré que vous arrêteriez votre carrière après les Jeux Olympiques d’Athènes. Pourquoi ?
Adil Belgaïd : J’ai déclaré que j’arrêterai le judo après les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, car je veux partir alors que je suis au top de ma forme. Pour l’heure, je suis plus que jamais motivé, malgré les bâtons dans les roues. Je ne suis pas encore fini, j’ai encore faim de victoires et je vous donne rendez-vous après les JO-2004, avec, je l’espère, un bon résultat à la clé.
Quel est votre programme de préparation?
Je m’entraîne deux fois par jour, selon mon programme habituel. Avec tous les sacrifices que cela comporte au niveau familial. Heureusement, j’ai une femme formidable qui me soutient depuis le début, s’occupe des enfants, de la maison et de moi-même. Elle compense le vide, le petit manque d’affection pour les petits, qui souffrent un peu de mes absences lors de mes nombreux stages de préparation et compétitions. Car Je compte partir bientôt au Japon et ensuite au Brésil pour un stage en vue des championnats du monde qui se dérouleront à Osaka, au Japon, en septembre 2003. Une semaine auparavant, je compte participer aux Jeux Panarabes à Alger. Parce qu’il faut que j’engrange un maximum de points pour me qualifier aux J.O. Si on m’avait laissé concourir dans ma catégorie aux championnats d’Afrique au Caire, j’aurais pu m’y qualifier d’office.
Que s’est-il vraiment passé au Caire ?
Ce qui s’est passé au Caire est vraiment inadmissible et n’honore guère le judo marocain. Parti dans la capitale égyptienne pour concourir dans ma catégorie de prédilection, celle des moins de 81 kg, que j’ai remportée six fois, quelle ne fut pas ma surprise de n’être prévenue que la veille que je combattrais en «toutes catégories», c’est plus dure et risqué car il n’y a que des poids lourds. J’en ai été malade et personne là-bas, y compris mes adversaires en –81 kg, n’y comprenait rien. Résultat des courses : zéro médaille d’or pour le Maroc. Et même psychologiquement abattu, j’ai réussi à décrocher le bronze alors que je n’avais aucune envie de concourir en «Open». Mais c’est sans doute ce que voulait le Directeur Technique National DTN (Jamali, Ndlr)…
Vous êtes triple champion du monde arabe, et aussi septième mondial à Hamilton (1993) et à Munich (2001), mais il faut bien penser à la relève…
En effet. Mais on n’a pas le droit de traiter les gens comme cela ! surtout ceux qui ont apporté de grandes satisfactions au Maroc. Et qui continuent de le faire. Je suis parfaitement d’accord qu’il faut penser à la relève dans toutes les catégories et pas uniquement dans celle des -81kg. En fait, le DTN cherche à me déstabiliser, comme il l’a fait pour d’autres qui ont craqué et dont certains ont abandonné le judo, ou se sont exilés. Parce que quand on dit relève, il faut penser cela dans sa globalité, au lieu de livrer cette bataille négative pour son propre intérêt.
En dressant un bilan depuis qu’il est DTN, on est en droit de se poser les questions : qui a réalisé les bons résultats ? qui a fait parler du Maroc dans le judo ? est ce qu’il sait faire un plan d’entraînement pour les judokas et pour les entraîneurs ? pour diriger un groupe ? Je peux vous affirmer que pour les judokas c’est du travail personnel, de même que pour les entraîneurs, qui stagnent car tout est verrouillé par cet individu.
De toute façon, moi je le prends comme un challenge à relever et une source de motivation supplémentaire. Maintenant, je ne suis qu’un athlète et je n’ai rien à avoir avec l’administration, mais à l’instar de beaucoup, je suis formé pour tout ce qui est technique.
Quels sont vos projets après l’arrêt de la compétition ?
Immédiatement après ma retraite sportive, je rentrerai au Maroc (Belgaïd réside en France, Ndlr) et je consacrerai toute mon énergie à aider mon pays, avec le soutien de mécènes pour sauver les meubles. Je compte en effet fonder une école de judo à Sala Al Jadida, ensuite à Rabat et à Oujda. Et, avec le temps, je compte étendre cette expérience à l’ensemble du Royaume. Dans ce but, je compte prendre en main les rescapés de l’équipe du Maroc, les manager, les aider pour qu’ils s’attachent plus à leurs pays et à leur sport sans arrière-pensées (avoir le visa et rester à l’étranger). Je dis bien «rescapés», car tous les ans, on a des judokas qui partent en tournois officiels ou officieux et qui ne reviennent pas.
Encore la semaine dernière, un excellent espoir en moins de 100 kg n’est pas rentré après avoir participé au Tournoi de Paris. Il en avait ras-le-bol de voir qu’il n’y a pas d’avenir dans ce sport. Il a vu comment, avec le palmarès qui est le mien, j’ai été traité. Et avant lui, il y en a même un qui s’est engagé dans la Légion étrangère en France !

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