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Boulami garde espoir

© D.R

Aujourd’hui Le Maroc. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) vient de confirmer votre sanction de deux ans, quelle a été votre réaction?
Brahim Boulami : J’ai été surpris par le jugement rendu par le TAS confirmant la sanction de deux années décidée par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Lors de l’audience, nous étions très optimistes quant à l’issue de ce procès. Plusieurs questions mettant en doute la méthode de dépistage et insistant sur les vices de forme qui ont entaché les analyses des deux échantillons ont été posées par le jury. Les réponses des experts de l’IAAF n’avaient pas l’air de les convaincre. Deux des trois juges ont tellement insisté qu’à plusieurs reprises, ces experts internationaux n’ont pas su quoi répondre. Il était évident qu’ils doutaient de la fiabilité des tests effectués par les laboratoires de l’IAAF. Mais malheureusement, ce n’étaient que des impressions. Le jugement qu’ils ont rendu n’a pas traduit ce sentiment. Il est tombé tel un couperet. C’est une décision sévère qui est allée dans le sens de ce que la fédération internationale avait décidé.
Ne pensez-vous que la conjoncture sportive actuelle, dominée par une lutte anti-dopage acharnée, vous a beaucoup fait du tort ?
C’est tout à fait juste. Le timing dans lequel ce procès a eu lieu n’était pas des plus favorables. Les affaires de dopage, qui ont surgi sur la scène internationale ces derniers temps, ont poussé les responsables internationaux à adopter une politique anti-dopage très sévère. La décision du TAS en a été évidemment imprégnée. Dorénavant, tout litige opposant une fédération quelconque à un sportif est jugé en faveur de la première. Mon affaire avait un caractère spécial que les juges n’ont pas pris en considération. En plus, les dernières affaires de dopage à la THG, qui ont été mises sur le tapis après les championnats du monde de Paris n’ont rien arrangé.
Comment envisagez-vous votre carrière athlétique après la confirmation de votre suspension ?
Cela fait à présent 14 mois que je n’ai pas couru une seule course. Le retour sur les pistes ne sera certainement pas facile, mais je reste tout de même optimiste. Après la décision prise par l’IAAF de me suspendre pour deux années à compter d’août 2002, j’ai continué à m’entraîner en ayant l’espoir de revenir le plus tôt possible à la compétition. A présent que je suis fixé, et que ma suspension est devenue définitive et prendra effet jusqu’au mois d’août 2004, je m’entraînerai encore plus sérieusement. Et d’ailleurs, j’ai entamé mes préparatifs de la saison actuelle le plus normalement du monde.
Peut-on dire que les Jeux Olympiques d’Athènes sont votre prochain objectif ?
Ce n’est pas aussi simple que cela. Je ne pourrais participer aux Jeux Olympiques sans une autorisation spéciale délivrée par la fédération internationale. Mais auparavant, il faudrait que la Fédération royale marocaine d’athlétisme lui soumette une demande qui sera examinée par le Conseil exécutif de l’instance internationale. Et le résultat n’est pas sûr à 100 %. Il est très difficile que cette même instance, qui vous a suspendu pour dopage, vous autorise à prendre part à la plus grande manifestation sportive internationale. Ceci dit, j’envisage de participer à deux ou trois meetings qui auront lieu après les J.O, dont le plus important est celui de Bruxelles.
A l’été 2004, vous aurez 32 ans. Ne serait-ce pas un peu tard pour redémarrer une carrière sportive à haut niveau?
Il est vrai que je suis resté à l’écart des compétitions pendant une longue période, ce qui ne manquera pas d’être un handicap si je voulais reprendre de nouveau le chemin des pistes. Mais comme je l’ai dit auparavant, j’ai déjà entamé ma saison d’une manière très normale. Je suis à la lettre un programme d’entraînement très strict, en vue justement d’un retour à la compétition dans les prochains mois. Et c’est d’ailleurs en se basant sur mon comportement durant les séances d’entraînement que tout se décide. Mon seul repère à l’heure actuelle demeure l’entraînement. Pour ce qui est de mon âge, il ne joue qu’un rôle très minime. Je n’ai commencé l’athlétisme de haut niveau qu’à l’âge de 23 ans et je n’ai atteint l’apogée de mon art que plusieurs années plus tard. Je ne dirais pas que mon premier objectif est de battre à nouveau le record du monde. Je garde la tête sur les épaules. Le retour se fera doucement, mais sûrement. Vous savez, j’ai déjà vécu cette même situation en 1999, année durant laquelle je n’ai pris part à aucune course. L’année qui s’en suivit, 2000, était très riche en titres. C’est durant cette même année que j’ai battu mes records du monde. Si tout se déroule comme prévu, je pourrais courir encore durant trois ou quatre années. Psychiquement, je suis à l’aise et à force de travail, le physique suivra.

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