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Cyclisme : la lutte antidopage défaillante

Vainqueur du Tour de France en 1997, rattrapé dix ans plus tard par une connexion judiciaire de l’affaire Puerto, l’Allemand Jan Ullrich a apparemment déjoué durant toute sa carrière les pièges de la lutte antidopage, illustrant les failles d’une détection déjà mise à mal par le cas Armstrong.
L’Opération espagnole Puerto, raid de la guardia civil chez le Dr Eufemiano Fuentes, avait montré en mai 2006 que police et justice avaient une longueur d’avance sur les autorités antidopage. Impression renforcée par les révélations du Parquet de Bonn qui a confirmé, mardi, après un test ADN, que neuf poches de sang trouvées chez le médecin espagnol appartenaient à Ullrich.
Ce dernier, malgré de pesants soupçons, n’a jamais été convaincu d’usage de produits «lourds». Seuls les stimulants, une ecstasy d’un soir selon lui, avaient interrompu sa carrière durant un an. L’Italien Ivan Basso, cité aussi dans l’affaire Puerto, n’a jamais non plus été inquiété.
Le constat n’a rien d’étonnant si l’on part du postulat que les transfusions sanguines, l’érythropoïétine (EPO) et l’hormone de croissance (HGH) sont les alliées favorites de la performance des tricheurs. Même si, le cas Landis a fait reparler de la testostérone.
Or, à l’inverse des stimulants ou des corticoïdes, aucun de ces produits – ou méthode – n’est aisément détectable. «Pour les stimulants, pas de problème car il faut une dose massive pour obtenir un effet», explique Michel Audran, professeur à la faculté de pharmacie de Montpellier. Mais pour les produits endogènes (déjà présents à l’état naturel), on peut avoir de «faux négatifs».
Star du peloton à la fin de la décennie 90, l’EPO a vu sa consommation évoluer après l’élaboration du test de détection au début des années 2000.
La prise de doses en continu a laissé place à des séries de cures, hors saison, suivies de traitements de maintien à l’aide de micro-doses.
«Dans ce cas, les paramètres sanguins sont élevés mais normaux et la fenêtre de détection est de 24 heures», explique le Pr Audran. Il suffit de prendre une dose dès l’arrivée de l’étape pour être «clean» le lendemain.
C’est vrai pour les EPO détectables. Car certaines, comme la Dynepo ou les génériques, produisent, au test, un résultat difficilement interprétable que le laboratoire rend systématiquement négatif. Soupçonné, au vu de tests rétroactifs pratiqués en 2005 dans un but de recherche, d’avoir utilisé de l’EPO en 1999, l’Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, n’a jamais été contrôlé positif.

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