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Cyrille Sismondini : «1,5 million de dirhams pour réaliser l’édition 2015»

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ALM : Quelle est la particularité de la 7ème édition de l’Ultra Trail Atlas Toubkal (UTAT)

Cyrille Sismondini : Après six éditions et un développement constant du nombre de coureurs internationaux présents sur l’UTAT, la 7ème édition semble s’exprimer par un fort impact de la géopolitique sur le nombre d’inscrits. En 2014, l’UTAT s’était déroulé 15 jours après le drame de l’assassinat du guide français Hervé Gourdel en Algérie, et nous avions déjà subi 60 annulations de dernière minute et 12 au sein de notre organisation. Depuis 2013, le taux de remplissage de l’UTAT atteint 50% dès 60 jours après l’ouverture des inscriptions. Aujourd’hui, 4 mois après, nous n’avons pas encore atteint les 30%. A l’instar de la baisse de fréquentation touristique que connaît le Maroc en 2015, surtout en provenance de France qui est le premier marché émetteur, l’UTAT manifeste les mêmes symptômes dus aux mêmes causes. Nos investissements, à travers un plan de communication et le déploiement d’ambassadeurs UTAT sur des pays tels que l’Allemagne, le Portugal, l’Italie et l’Espagne portent leurs fruits et nous permettent de connaître un bon développement de coureurs en provenance de ces marchés, mais sans toutefois compenser le lourd ralentissement que nous connaissons des participants en provenance de la France. Pour autant, pas question de ne faire que constater cette situation sans nous investir dans de nouvelles actions, tant notre motivation est forte, portée par le succès rencontré jusqu’alors et l’excellente réputation dont jouit l’événement à travers l’Europe. Pas question de ne pas participer au rayonnement du Maroc et de ses territoires un investissement de tout les instants.

L’UTAT est considéré comme la plus difficile course en pleine montagne, comment choisissez-vous vos participants pour relever ce défi ?

Il est important que les participants aux épreuves de l’UTAT soient correctement préparés et surtout, conscients de la nature et la difficulté de l’événement. Pour cela, toute notre communication et nos outils dédiés décrivent avec clarté, détail et objectivité les facteurs déterminants de nos parcours. L’UTAT s’exprimant sous plusieurs formats de courses, adapte la nature de ses exigences à l’engagement que chacun d’entre eux représente. Aussi, lorsque pour l’inscription aux courses 42 km ou 26 km, la production d’un certificat médical à la non contre-indication de la pratique sportive et une déclaration sur l’honneur de parfaite connaissance de l’épreuve sont exigés. Pour le 105 km, il est obligatoire de produite un certificat médical spécifique à l’épreuve, qui reprend les caractéristiques «accidentogènes» de l’épreuve (distance, dénivelé, altitude), obligation est faite de prouver la réalisation d’une épreuve d’au moins 60 km et 3.000 D+ dans les 18 mois qui précèdent l’UTAT.

Peut-on avoir une idée sur les athlètes qui prendront part à cette édition ?

A ce jour, le plateau est loin d’être totalement défini. Pour autant, nous pouvons d’ores et déjà citer les noms prestigieux de Andy Symonds, qui est sans aucun doute le meilleur traileur britannique de sa génération, qui viendra se mesurer à un Rachid Elmorabity qui affiche clairement son objectif de battre le record du 105 km! Sur le challenge (42 km + 26 km), l’Allemand Martin Schedler, grand favori des prochains championnats du monde qui se dérouleront le 30 mai prochain à Annecy, affirme son ambition de venir décrocher une victoire dans cette belle épreuve. Côté féminin, Francesca Canepa, l’une des meilleures ultra traileuses de la planète (4e de l’Ultra Trail World Tour 2014, vainqueur du Tor des géants 2013, 2e de l’UTMB 2012), s’alignera au départ de l’UTAT le 1er octobre prochain et aura à cœur de démontrer toute l’étendue de son talent sur un parcours exigeant et en quasitotale autonomie !

Quel est le coût global de cette édition 2015 ?

Le coût de l’édition 2015 n’est pas totalement arrêté de par la variabilité de certains postes directement liés au nombre de coureurs. Pour autant, c’est une enveloppe d’environ 1,5 million de dirhams qui est nécessaire chaque année pour sa réalisation, dont 70% sont directement liés aux besoins logistiques de l’événement, s’exprimant en retombées directes auprès des acteurs et partenaires locaux. Sur ce point, je dois reconnaître l’exploit de l’UTAT, qui arrive à se hisser au niveau de grand rendez-vous international de la discipline, avec 20 à 40 fois moins de moyens que les événements concurrents à l’étranger, même son grand frère des régions du Sud du royaume.

Comment l’UTAT s’intègre-t-il dans une stratégie globale de développement économique régionale ?

Pour être très bref sur un sujet aussi vaste et pour lequel j’ai beaucoup réfléchi et travaillé, je n’aborderais que le volet retombées immédiates. Outre le fait que l’UTAT soit le premier événement de la montagne au Maroc (nombre de coureurs, retombées médias, budget) et de par le fait qu’il contribue à l’attraction de la station au niveau national et international, sa réalisation implique de nombreux acteurs locaux (guides, muletiers, producteurs, hébergeurs…) et de ce fait, en fait l’un des principaux acteurs économiques de l’Oukaïmeden. Entre les coureurs et l’équipe d’organisation, dans sa partie étrangère à la région, ce sont quelque 600 personnes qui découvrent, consomment et interagissent avec les commerçants et autres acteurs locaux.

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