Selon des documents obtenus par le Times, l’USADA pense que cette utilisation de produits interdits remonte à 2000, deux ans avant que Montgomery n’abaisse le record du monde à 9 sec 78/100 (septembre 2002 à Paris). Toutes ces allégations seraient contenues dans la lettre de neuf pages envoyée par l’USADA le 7 juin dernier à Montgomery et trois autres sprinteurs américains: Chryste Gaines, Michelle Collins et Alvin Harrison.
Toujours selon le quotidien, en prévenant Montgomery de violations « potentielles » du code antidopage, l’USADA indique qu’elle « s’attend à un témoignage » -sans nommer la personne- sur l’utilisation par Montgomery du « clear », une référence à la THG, ce stéroïde synthétique révélé en octobre dernier. Parmi les autres preuves contre Montgomery figureraient des résultats de contrôles urinaires et sanguins qui, selon l’USADA, corroboraient l’utilisation de produits dopants.
Contacté par l’AFP, un porte-parole de l’USADA s’est contenté de dire qu' »on ne fait aucun commentaire sur des cas individuels ». Montgomery n’a jamais eu de contrôle positif. Il est toutefois mêlé à l’enquête sur le laboratoire californien, dont le patron Victor Conte est l’un des quatre inculpés dans une affaire de distribution de stéroïdes à des sportifs de renom.
Montgomery, tout comme sa campagne Marion Jones, figure sur une liste de 27 sportifs ayant reçu des stéroïdes de Conte. La presse américaine a même révélé une réunion en novembre 2000, impliquant notamment Conte et Montgomery, pour la mise en place d’un « projet record du monde » incluant un suivi pharmacologique. Après sa 6e place du 100 m de Eugene (Oregon), Montgomery a déclaré samedi que les accusations étaient le fruit de déclarations de quelqu’un, nommant directement sa compatriote Kelli White, qui a décidé de collaborer avec l’USADA après une suspension de deux ans.