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Espagne : Après le basket, le foot ?

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A quand le tour du football ? Cette question lancinante est à nouveau au centre des débats en Espagne après le sacre historique de l’équipe nationale au Mondial de basket-ball face à la Grèce.
Ce titre au basket vient s’ajouter à celui de Champion du monde des handballeurs espagnols conquis en 2005, le premier après plusieurs échecs à la 2e ou 3e place des différentes compétitions internationales.
Mardi, le quotidien sportif AS consacrait pas moins de quatre pages à ce thème qui met en rage le pays depuis des décennies: pourquoi le football, le "sport-roi" en Espagne, ne parvient-il jamais à gagner de grands titres, comme l’a encore démontré la "Seleccion", éliminée par la France en huitièmes de finale du dernier Mondial en Allemagne? C’est bien simple : «Nos footballeurs ne sont pas si bons» qu’ils l’imaginent, contrairement aux basketteurs, qui sont non seulement doués, mais aussi travaillent dur et ont appris à gagner en équipe, résumait un commentateur d’AS. La majorité des spécialistes espagnols ne partagent toutefois pas cet avis iconoclaste, attribuant à de multiples autres causes – trop d’étrangers dans les clubs, manque d’organisation – les échecs persistants de l’équipe nationale.
"Il y trop de joueurs étrangers" dans le championnat, a réaffirmé, comme beaucoup d’autres, l’ancien président du Comité international olympique Juan Antonio Samaranch.
Il est vrai que les Ronaldo, Ronaldinho, Robinho, Deco, Eto’o, Van Nistelrooy, Diarra, Messi et autres Thuram et Cannavaro font les beaux jours de grands clubs Champions d’Europe comme le FC Barcelone ou le Real Madrid. Villarreal, demi-finaliste surprise de la Ligue des Champions la saison passée, fait jouer essentiellement des footballeurs sud-américains et le nouveau promu Levante a recruté cette année pas moins de cinq joueurs français. Mais le manque d’organisation et de "pédagogues" au niveau national est aussi souvent dénoncé pour expliquer les faillites de la "Seleccion", qui n’a jamais franchi le cap des quarts de finale dans l’histoire moderne de la Coupe du monde (elle termina néanmoins 4e du Mondial 1950 à l’issue d’une poule finale à quatre).
«En football, nous ne faisons pas bien les choses. Nous devrions avoir une autre philosophie, qui partirait de la base vers tous les techniciens et vers toute la structure, comme c’est le cas en France», note le réalisateur Augustin Diaz Yanes, dont le dernier film "Alatriste" triomphe sur les écrans espagnols.
L’Espagne, qui se voyait déjà en finale, ne s’est toujours pas remise de sa sèche élimination par la France en 8e de finale du Mondial en juin dernier. En Espagne, il y a «très peu d’entraîneurs capables d’enseigner, de créer un vrai style de jeu» permettant au football espagnol de «lutter d’égal à égal avec le reste du monde», estime pour sa part Dani Ballart, ancien champion du monde espagnol de water-polo. La pression exercée sur les joueurs espagnols dès leur plus jeune âge est aussi mise en cause. «Nous transformons en phénomènes des joueurs normaux. L’un est le nouveau Van Basten, l’autre est meilleur que Maradona», ajoute Ballart.
Et les clubs, qui versent des salaires élevés, sont souvent jugés prioritaires. «L’esprit d’équipe manque au football. Parfois le club vient avant la Seleccion», reconnaît le nouveau président du Real, Ramon Calderon.
Alors, à quand la réponse à cette "question à un million de dollars", comme l’écrit AS.

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