Les anciens du XV de France ont prévenu leurs cadets : le match contre l’Irlande, samedi, à Dublin, sera un combat sans équivalent dans l’intensité mais sans fourberie. «J’aime bien jouer les Irlandais. On s’amuse bien. Il n’y a pas de fourberie. Ils s’engagent à fond.
Nous nous engageons à fond et puis voilà,» dit le deuxième ligne Fabien Pelous qui assurera le capitanat en l’absence de Fabien Galthié blessé. Le deuxième ligne qui se plaît à dire que son «plus grand plaisir dans le rugby, c’est les placages», a ramené de Dublin un des plus beaux souvenirs de sa carrière. Olivier Magne approuve, lui qui est avec Pelous, Olivier Brouzet et Raphaël Ibanez, un des quatre joueurs à avoir fait les deux derniers déplacements à Dublin, en 1999, victoire 10-9, et en 2001, défaite 22-15. «Les matches en Irlande sont toujours de gros, gros combats mais un gros combat, malgré les séquelles, tu en ressors heureux,» dit-il. «Il y a quatre ans, ça avait été extraordinaire. Nous étions sortis du terrain bleus comme des Schtroumpfs parce que les Irlandais avaient eu l’idée saugrenue de peindre des publicités sur la pelouse,» précise-t-il. De son propre aveu, le manager Jo Maso n’a jamais gagné à Dublin. «Là-bas, même si tu mènes au score, même si tu as l’impression de maîtriser le match, les « Come on Ireland, Come on Ireland » continuent à monter des tribunes jusqu’à la fin,» dit-il. «Il a toujours fallu vraiment tout donner pour mater les Irlandais même pendant leur période la plus calamiteuse dans les années 90 et c’est toujours le cas». Comme Crenca, Dimitri Yachvili et Francois Gelez – 22 ans et deux sélections pour le premier, deux ans et cinq sélections de plus pour le second – feront leurs débuts face à l’Irlande et à Lansdowne Road. Ils n’ont pas l’air d’être dévorés d’inquiétude. «Le milieu va être hostile, difficile.
En plus les conditions climatiques ne sont pas toujours idéales en Irlande mais c’est dans l’adversité qu’on construit une grande équipe,» dit Gelez. «Ca ne me déplaît quand le public est chaud à l’extérieur,» ajoute Yachvili. «C’est une motivation supplémentaire. En général, ça me transcende».