Sports

La consécration du rugby marocain

Aujourd’hui Le Maroc : Comment s’est déroulée votre élection à la tête de la confédération africaine de rugby ?
Abdelaziz Bougja : Je tiens à préciser, de prime abord, que contrairement à d’autres disciplines, les dirigeants du rugby restent imbus par les nobles valeurs de ce sport. Ils tombent donc rarement dans le piège des manoeuvres électorales et restent des gentlemen pour ne juger les candidats que sur leur compétence et leur expérience. Mon élection au poste du président de la CRA s’est faite sur la base d’un projet de développement de rugby africain que j’ai présenté à l’assemblée. Il y avait au départ trois candidats, y compris le président sortant, Le Tunisien Hamda Belkhyari, qui dirigeait la CRA depuis 1986. Mais en fin de compte, j’ai été élu à l’unanimité, ce qui signifie que mes concurrents ont voté pour moi et que j’ai recueilli même la voix de mon prédécesseur à la tête de la confédération africaine.
C’est la consécration d’un long parcours du rugbyman que vous êtes ?
Je crois que mes amis africains ont tenu compte de ma longue carrière dans cette discipline qui a commencé en 1964 en tant que joueur. Depuis, je n’ai jamais eu d’année blanche en devenant dirigeant du COC puis président de la fédération royale marocaine de rugby (FRMR). J’ai été élu par la suite membre de la fédération internationale de rugby avant de devenir président de la commission financière de la FIRA. Auparavant, notre fédération était affiliée à la fédération européenne avant d’adhérer à la confédération africaine en l’an 2000 où je suis devenu membre du conseil exécutif. En définitive, et comme je l’ai dit auparavant, mon élection à la tête de la CRA a été faite sur des critères de compétence et d’expérience. Mais avant qu’elle ne soit un motif de satisfaction pour moi, elle demeure avant tout une consécration pour mon pays.
Quelles seront vos priorités pour développer le rugby en Afrique ?
L’Afrique compte 52 Etats dont seuls 17 sont affiliés à la confédération africaine de rugby. Aussi, tout projet de vulgarisation de cette discipline doit reposer sur plusieurs critères spécifiques aux données économiques et sociales de l’Afrique. Le premier constat est qu’autant le rugby est populaire dans certaines régions, autant il est méconnu dans d’autres. Il ne faut pas oublier le facteur de la difficulté des liaisons terrestre, aérienne et maritime ainsi que la carence de communication qui caractérise les pays africains. Et puis il existe un problème linguistique engendré par la diversité des langues et des dialectes locales. C’est pour cette raison que l’on a projeté de développer le rugby selon trois zones d’influence géographiques dans le Nord, le Sud et le Centre. Pour atteindre cet objectif la CRA compte bien sûr ses propres moyens, mais il aura besoin de l’aide de la FIRA et de l’international Rugby Board (IRA) qui sont disposés à nous la fournir.
Il vous sera difficile de concilier cette nouvelle responsabilité avec celle de président de la FRMR ?
Je suis malheureusement contraint de ne pas cumuler ces deux fonctions pour la seule raison que j’estime qu’il est impossible de réaliser deux choses à la fois. Je vais donc démissionner de mon poste lors de la tenue de la prochaine l’assemblée générale de la FRMR. Ceci étant, je ne me fais aucun souci puisque notre fédération compte un groupe compétent et soudé. Le président délégué, Said Bouhajab et les autres dirigeants sauront, j’en suis sûr, prendre le relais sans la moindre appréhension pour le rugby national
Justement quel diagnostique faites-vous du rugby national ?
Il me semble que tout le monde connaît que le rugby national dispose de beaucoup de potentialités en matière de joueurs et de dirigeants. Mais, faut-il le répéter encore une fois, il manque terriblement de moyens financiers et d’infrastructure. Ceci étant, cette discipline est très représentative à l’échelle continentale puisque notre équipe nationale arrive juste derrière l’Afrique du Sud. Notre équipe va d’ailleurs aborder les éliminatoires de la coupe du monde, dans de bonnes conditions, en affrontant respectivement la Tunisie et la Côte d’Ivoire le 18 mai et le 1e juin. Notre sélection a déjà effectué deux stages en France et va avoir une troisième concentration à Paris avant de rejoindre la Tunisie.

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