«Bravo Pékin, bravo Pyongyang, bravo les jeux Olympiques», proclamaient d’immenses banderoles érigées le long du parcours. Pour cette première dans l’histoire du régime communiste, proche allié de Pékin, les images de télévision montraient des hommes en costume noir et des femmes en habit traditionnel agitant des bouquets artificiels de kimjongilia, la fleur nationale baptisée du nom du «cher leader» Kim Jong-Il. La 18e étape de ce parcours mondial de la flamme avait débuté à 01h15 GMT pour s’achever à 06h00. Devant des centaines de milliers de personnes, selon l’agence Chine Nouvelle, l’un des rares médias étrangers autorisés en Corée du Nord, le relais s’est effectué entre deux des grands symboles du régime: parti de la Tour de l’Idée de Juché, il est arrivé au stade Kim Il-Sung. Le Juché (auto-suffisance) est l’idéologie du pays, et Kim Il-Sung est le fondateur du régime nord-coréen.
Le long des rues avaient été installées des banderoles « Pékin 2008 ». En l’absence de Kim Jong-Il, c’est Kim Yong-Nam, chef d’Etat de facto, qui a remis la torche au premier relayeur, Park Du-Ik, membre de l’équipe nord-coréenne de football lors de la Coupe du monde 1966. Park était devenu un héros national en marquant le but qui avait permis à son équipe de battre l’Italie 1-0 et de parvenir en quarts de finale, signant l’un des plus grands succès sportifs de la Corée du Nord. «J’en garderai un souvenir magnifique, je n’oublierai jamais», a réagi Park Du-Ik, 71 ans, cité par l’agence japonaise Kyodo, à l’issue d’un relais de 250 mètres. Malgré son absence, Kim Jong-Il «attache un grand intérêt à la réussite du relais de la torche olympique», a déclaré Pak hak-Son, président du Comité olympique nord-coréen, cité par Kyodo. 80 personnes avaient été sélectionnées pour porter la torche, selon les médias officiels nord-coréens. Les relayeurs étaient «des responsables méritants et des athlètes renommés qui ont contribué à l’honneur de la République populaire démocratique de Corée dans des compétitions internationales, des travailleurs de divers secteurs, des Coréens de l’étranger et des étrangers résidant dans le pays », selon l’agence officielle KCNA, qui n’a pas fourni de noms.