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Le blues de Adil Belgaïd

Le palmarès d’Adil Belgaïd est éloquent. Six fois champion d’Afrique, deux fois 7ème judoka mondial à Hamilton en 1993 et à Munich en 2001. Au passage, il aura raflé les médailles de bronze des Jeux Méditerranéens en France (1993) et en Italie (1997).
Non content de cela, ce bourreau de travail à l’entraînement décrochera les médailles d’argent et de bronze aux Jeux de la Francophonie à Paris (1994) et Ottawa (2001). Il est également triple champion arabe. Il a remporté le Tournoi de Milan. En mars 2002, il est sur la troisième marche du podium au Tournoi de Rome mondial « A ». Il a de même été sélectionné pour le Grand Prix de Moscou, qui regroupe les huit meilleurs judokas mondiaux « grands seniors » et en août 2002, il remporte haut la main par ippon les championnats pan-arabes en Jordanie. Si l’on passe en revue tous ces titres de gloire, ce n’est pour en parler avec nostalgie, mais plutôt pour souligner la continuité des résultats dans le temps. Ce qui tend à prouver que Adil prend sa tâche très au sérieux, ayant à coeur de rester au top niveau.
Dans un entretien téléphonique depuis Paris où il réside, ce grand champion a confirmé à « Aujourd’hui Le Maroc » sa détermination à rester pour longtemps encore au sommet de la hiérarchie continentale, même s’il ne cache pas son amertume de n’avoir pas eu la chance de défendre son titre aux Championnats africains qui se déroulés du 4 au 7 octobre dernier au Caire. La voix tremblante d’émotion, il faisait tout ce qu’il pouvait pour ne pas tomber dans « la critique pour la critique ». Mais en fait, en sportif de haut niveau qu’il est, ce R’bati aux allures timides –en dehors des tatamis – en a gros sur le coeur. Son dernier séjour sur les bords du Nil lui a laissé un goût de cendres dans la bouche.
Après cet entretien, il adressera un fax à la rédaction dans lequel il a mis noir sur blanc tout ce qui le chagrine. Dans ce manuscrit que l’on pourrait qualifier de «communiqué», l’écriture nerveuse rend compte de l’état d’esprit dans lequel se trouve son auteur, habituellement si calme et si serein. C’est qu’il n’arrive toujours pas à digérer le fait de n’avoir su que le jour du tirage au sort, qu’il avait été inscrit dans la catégorie «Open» (toutes catégories), alors qu’il s’attendait à combattre dans sa catégorie de prédilection, qui est celle des moins de 81 kilogrammes. Une décision dont il s’est dit «choqué». Et là, il en veut un peu au Directeur technique national, Arabi Jamali, qui lui a préféré Safouane Attaf, un junior de 18 ans. Il lui en veut surtout pour les arguments que le DTN aurait développés dans la presse pour justifier son choix. Attaf l’a battu une fois. «Mon palmarès parle pour moi. Je ne vois pas où est la régression», poursuit-il, en affirmant qu’il a été «privé d’un septième titre assuré pour le Maroc.». «Tous les professionnels peuvent en témoigner, même mes adversaires africains, qui l’ont dit à tout le monde au Caire ». Pour lui, il s’agit d’une décision qui n’est « ni juste, ni honnête ». Il souligne qu’il respecte et qu’il est pour le fait de lancer les jeunes dans le bain et leur donner leur chance, mais « lors de tournois et pas dans les compétitions officielles seniors ». « Tout compte fait, ajoute-t-il, le Maroc a occupé la sixième place au classement général, avec aucune médaille d’or, une place dont on ne peut être fier ». « C’est honteux, poursuit-il, en ajoutant que «le Maroc a été privé d’un classement parmi les quatre premiers, chose habituelle depuis dix ans». «Malgré cette déception, (…) je me suis échauffé avec mes coéquipiers, afin que nos adversaires aient l’image d’une équipe soudée. Dieu est grand et j’ai pu ramener la médaille de bronze face à un Algérien de155 kg, champion d’Afrique des lourds et prouver encore une fois que le Maroc a toujours ses champions dont il peut être fier», poursuit-il. «Je ne veux prendre la place de personne.
Je suis encore combattant, je me prépare pour mes échéances. J’ai mon programme de préparation de toute l’année. Je m’entraîne régulièrement deux fois par jour, je fais des tournois, c’est à dire que je tourne toute l’année sans repos», écrit-il. Il souligne enfin que pour lui, «la vie va reprendre son cours» et que en battant qu’il est -et tout en restant humble – , il entend prouver que le travail, le sérieux et le patriotisme payent. «J’aime mon pays et je serai toujours là pour conseiller nos jeunes et les convaincre pour lutter et s’en sortir», conclut-il.

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