La première liste des joueurs convoqués pour un stage de préparation de 8 jours en vue du match qui devait se jouer hier face à l’Egypte, s’est révélée sans surprises, hormis la présence d’un jeune gardien de l’espérance que Lemerre a vu, « par hasard », à l’entraînement, lors d’une visite d’exploration au nouveau complexe sportif de Radès (banlieue de Tunis). Fidélité tactique « c’est une première sélection, ce n’est pas ma sélection », a tenu à préciser Roger Lemerre, fidèle à lui-même.
Cette liste est « le résultat de la réflexion d’un staff », ajoute-t-il, citant en particulier Youssef Zouaoui, directeur technique de la fédération tunisienne (FTF), qui avait pris en charge l’équipe ces derniers mois lors des matches amicaux face à la France (1-1) et le Portugal (1-1).
Après la rocambolesque élimination de l’équipe de France dès le premier tour du mondial-2002 en Corée du Sud et au Japon en juin dernier, Roger Lemerre, « déchargé de ses fonctions » de sélectionneur français, a choisi de rebondir, le 4 octobre dernier, en Tunisie, un pays qui « m’a toujours tendu la main à chaque fois que j’étais bousculé en France », affirme-t-il. « La CAN 2004 est un challenge autant pour la sélection tunisienne que pour moi », lance-t-il aux journalistes, lors de sa première conférence de presse, invitant dès lors « les supporters, la presse, le pays tout entier » à être derrière l’équipe nationale.
Depuis son passage à la tête du club de l’espérance Tunis, il y a une vingtaine d’années, Roger Lemerre évoque « une considérable évolution » dans les infrastructures des clubs en Tunisie. « Pour les joueurs, il y a néanmoins beaucoup d’efforts à faire. Le professionnalisme ça se vit au quotidien, dans l’engagement et la prise de conscience », tempère l’ancien sélectionneur français, qui plaide notamment pour un championnat tunisien à 16 clubs au lieu de 12 car, en Tunisie, on « ne joue pas assez ».