Toujours bien coté chez les bookmakers quand commencent les Coupes d’Afrique, le Maroc s’appuie sur sa charnière défensive Ouaddou-El Karkouri, la forme de ses attaquants Chamakh, Hadji et Sektioui et la grande expérience de son sélectionneur, Henri Michel, pour aborder la CAN-2008 en outsider, conformément à la tradition.
Les « Lions de l’Atlas » n’ont pourtant gagné qu’une seule CAN, en 1976, échouant notamment dans la conquête du trophée en 1988, quand le tournoi était organisé sur leur sol (battus 1-0 en demi-finale par le futur vainqueur, le Cameroun). Le Maroc, finaliste il y a quatre ans (victoire 2-1 de la Tunisie) doit son statut de grand d’Afrique à ses performances en Coupes du monde (première équipe du continent à franchir le cap du premier tour en 1986 au Mexique, battue par l’Allemagne 1 à 0 en 8e de finale) et au palmarès de ses clubs (4 Coupes ou Ligue des champions, 3 Coupes de la CAF, 1 Coupe des Coupes). Une charnière centrale rodée. Avec Abdeslem Ouaddou (Valenciennes/FRA) et Talal El Karkouri (Al Qatari/QAT), le Maroc dispose d’une des plus efficaces paires de défenseurs de la CAN ghanéenne, deux joueurs expérimentés et complémentaires. Ouaddou, 29 ans, capitaine de Valenciennes, est un leader du groupe par son calme et sa sagesse. Signe de maturité, il n’avait pas hésité à quitter en décembre 2006 l’Olympiakos où il avait pourtant un contrat en or, après quelques mois de présence seulement, parce que sa famille ne s’acclimatait pas à la Grèce. Plus physique, « Talal » est un défenseur dur sur l’homme, aguerri par trois passages (entre 1999 et 2004) dans un club surexposé médiatiquement, le Paris SG, et par les joutes viriles de la Premier League (Sunderland, Charlton). A 31 ans, El Karkouri, qui vivote maintenant dans le Championnat du Qatar (Al Qatari), y a sans doute économisé de l’énergie pour la Coupe d’Afrique. Le Maroc compte aussi sur ses solistes de devant pour affoler les défenses, d’autant qu’ils sont en forme: le meneur Youssef Hadji, le dribbleur Tarik Sektioui et le pivot-buteur Marouane Chamakh. Hadji réussit un début de saison parfait aux commandes du jeu de Nancy, petit club français qui reste dauphin dans le sillage du puissant Lyon.
• Emmanuel Barranguet (AFP)