En Chine, les volontaires ont commencé à prendre leurs marques dans leurs petites cahutes, prêts à accueillir les visiteurs avec le sourire. Mais, en quelques semaines, un nouveau slogan «Des jeux Olympiques sans incident» s’est imposé dans les rues de la ville, trahissant, au-delà des discours rassurants tenus par les responsables, une certaine inquiétude.
Les mesures de sécurité ont été renforcées, au grand dam des organisations de défense des droits de l’Homme qui dénoncent des arrestations de dissidents, et la délivrance des visas pour les étrangers est beaucoup plus stricte. Durant les JO, quelque 30.000 policiers seront déployés et pas question pour eux de quitter leur poste, sous aucun prétexte, ont averti les autorités. «S’il y a un problème parce qu’un policier n’était pas présent à son poste, il sera passible de poursuites pénales», a expliqué le directeur de l’Ecole de police de Pékin, Zuo Zhijin. Dans le métro, les bagages des voyageurs sont systématiquement contrôlés et la Chine vit désormais dans la hantise d’une attaque terroriste, «des ennemis de l’intérieur ou de l’extérieur» selon la formule en vigueur, au moment de ses premiers Jeux. En privé, des Pékinois expriment même leur intention de ne pas se rendre sur les lieux de compétition. L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), qui regroupe la Chine et la Russie et plusieurs pays d’Asie centrale, s’est penchée sur la question à Pékin lors d’une réunion de son comité de lutte régionale contre le terrorisme, jeudi et vendredi. A cette occasion, Meng Hongwei, ministre adjoint de la Sécurité publique (police), a prévenu que les dangers venaient de trois fronts : les terroristes internationaux, ceux de l’intérieur et en particulier le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), présent dans la province du Xinjiang (ouest), enfin les criminels.
Mais, a-t-il assuré, la bonne préparation et la coopération internationale permettront de contrôler la situation.
Moins effrayante, la menace de la pollution est toujours là. Alors que Pékin est régulièrement enveloppé dans un brouillard, les autorités ont promis des Jeux « verts», misant en particulier sur la mise en place, du 20 juillet au 20 septembre, d’un système de circulation alternée. Elles comptent aussi sur la mobilisation du public, appelé à utiliser les transports en commun, et à travailler de la maison.