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Pied au plancher

© D.R

Il est des personnes qui font de la célérité leur raison d’être. Certains l’adoptent dans leur façon de faire les choses, de parler ou de marcher. Mais d’aucuns ne se suffisent pas de si peu. Leur passion enflammée pour la vitesse les pousse à une quête effrénée de sensations fortes.
Le cap de la trentaine à peine franchi, Ahmed Fadli est l’un de ces fous du volant qui, une fois le pic des 200km/h passé, se sentent bizarrement comme un poisson dans l’eau ! Son ardeur lui a tout simplement valu de gravir la plus haute marche du podium, à moult reprises. Avec une dizaine de titres de champion à son actif, dont huit consécutifs les quatre dernières années, le jeune pilote semble bien parti, et à vive allure. En effet, les saisons 2000, 2001, 2002 et 2003 lui ont permis de s’imposer sur deux catégories différentes. En M3, la plus puissante des cinq catégories engagées dans le Championnat, grâce aux chevaux d’une Ford Crosworth, qui se réjouit d’être passée entre les mains d’un préparateur. Puis en M2, avec une Renault Megane. Cependant, contrairement aux pilotes de courses automobiles, qui mettent la main à la pâte depuis leur plus jeune âge, Ahmed Fadli était passionné, certes, mais il n’est pas passé à l’acte aussitôt. En effet, notre ami n’a commencé à conduire qu’à l’âge (tardif pour les pilotes de son gabarit) de quatorze ans. «Je piquais la voiture à mon père !», s’exclame-t-il sur un ton facétieux. C’est clair et ça devient une confirmation, car tous les pilotes nous ont confié la même chose et, décidément, la carrière de «voleur de voiture» précède celle de pilote! Sa passion, Fadli ne la suivait que sur tube cathodique.
C’est en 1987 qu’il allait assister, aux anges, à une course de voiture, c’était à El-Jadida. Le jeune homme, alors âgé de 16 ans, avait beaucoup apprécié, mais, curieusement, cela lui a donné des idées. «Je me suis dit que si je participais, je serais capable de gagner», commente-t-il sa première course vécue en direct. Mais le pilote en herbe qu’il était fera les choses dans les normes, seulement après avoir décroché son permis de conduire. Il adhéra au «Tanger écurie Méditerranée», club sous la bannière duquel il évolue toujours. Il s’en alla pour disputer sa première course qui, finalement, tourna en dérision. Une anecdote plutôt qu’une véritable course, que le pilote aujourd’hui chevronné remémore avec humour. Ahmed Fadli hissa les voiles, tout fier, vers Meknès, à bord d’une Fiat Uno sur laquelle il a procédé, avec des amis, à certains «bricolages». Une voiture que l’un de ses amis lui a gracieusement prêtée. L’issue de la course? «Il faut dire que j’ai cassé la voiture sur la route, avant d’arriver ! Pendant la course, j’ai fait deux ou trois tours puis je suis rentré au stand», se souvient-il, sur le point de piquer un fou-rire.
La seconde course eut lieu à Mohammédia, avec sa voiture cette fois-ci, une R21 turbo. Sans expérience apparente, il ne laissa que poussière aux autres concurrents et pris la tête de la course. Il est même parvenu à rattraper et doubler un retardataire, le dernier concurrent. Un dépassement qui allait être fatal car une manoeuvre du cancre de la course le mis hors-piste. Cet accident lui valut huit mois d’arrêt, avant d’aborder ce qu’il appelle «l’épopée Lancia», c’était en 1991. Grâce à ce nouveau véhicule, il ne se doutait pas qu’il allait faire baver plus d’un pilote. La même année, il aura rendez-vous avec sa première victoire, sur le circuit de l’Oasis à Casablanca. «La veille de la course, j’étais hyper-stressé car il y avait un parc important.
La course était de haut niveau et m’imposer était comme un rêve. Une fois passé sous le drapeau à damier, j’étais fou de joie, j’avais atteint mon objectif, surtout, ça s’est réalisé devant un parterre de concurrents coriaces (…) Ils étaient pour la majorité des étrangers et ça les a rendus furax que je sois Marocain à part entière et que je les surpasse », décrit-il son baptême de feu.
Cherchant beaucoup plus de sensations, il suivra un stage dans une école de pilotage en France. Sa navigation perfectionnée, il changea de catégorie et s’engagea dans la Coupe Palio, en Espagne. Il participa alors à sa première vraie course. Parmi des voitures avec la même puissance respectée et sur un vrai circuit. Il fut classé 10e et en fin de saison, il était 11e au général. Il récidiva l’année suivante. Sa Renault Megane, il la doit au changement de la Coupe Clio en Coupe Megane.
Aujourd’hui, son rêve le plus fou est de prendre part au Paris-Dakar. Un challenge où le jeune Marocain fera certainement parler de lui. Lui qui, de l’avis de ses « ennemis », fait office d’un rival coriace qui fait la différence au pilotage.

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