Les Portugais ont eu chaud, mais ils peuvent aujourd’hui respirer. Une fois digéré leur entrée ratée à l’Euro-2004, où ils avaient vécu un véritable cauchemar face à la Grèce en match inaugural, ils étaient confrontés à un défi non des moindres. En effet, leur passage en quarts de finale était tributaire d’une victoire sur l’Espagne, un adversaire redoutable qui était, lui aussi, en quête d’une victoire pour rester dans la compétition. La bravade relevée, suite à la victoire (1-0) sur les hommes d’Inaki Saez, le Portugal peut se permettre le luxe de voir plus loin. Dès l’entame, le ton était donné et la rencontre s’annonçait embrasée.
L’enjeu, de taille, a enfanté un match d’une intensité démesurée. Les hostilités ont vite fait de dominer la rencontre, chacun des deux adversaires cherchant à plomber le sort du match en sa faveur. Le même son de cloche sera de rigueur durant la totalité de la première période. Période qui fut stérile, les multiples tentatives des deux équipes, d’une rare beauté, n’ayant pu faire mouche.
De retour des vestiaires, l’Espagne marqua un retour au calme, concentrant tous ses efforts sur un net raffermissement de la défense. C’était sans compter sur les Portugais, emmenés par un Figo flamboyant, et qui s’attelaient à trouver la faille. Justement, celle-ci fit une brève apparition, à la 57e minute, et ce n’est pas Nuno Gomez qui la laissa passer. Opposé à deux défenseurs, il réussit à les leurrer et surprit le gardien, qui devait s’attendre à une passe de la part de Gomez. Le tir fut foudroyant et secoua les filets espagnols. La rencontre reprit d’intensité, devant un public en délire qui acheva sa réconciliation, entamée lors du match contre la Russie, avec son équipe.
La victoire était au bout du coup de sifflet final et fut amplement méritée. D’autant qu’il est tout à fait légitime que le pays organisateur reste de la partie. A l’autre bout du pays, à Faro, la Grèce fut battue (2-1) par la Russie, qui disputait un match d’adieu à l’Euro-2004. En effet, éliminés d’office, les Russes ne jouaient-là qu’un match de pure formalité.
Cependant, la nature du match et le manque d’intérêt qu’il présente pour les Russes n’empêchera pas ces derniers de se montrer expéditifs : ils ouvrirent le score, sans attendre, dès la première minute du match, récidivant une quinzaine de minutes plus tard. Leur domination ne faisait aucun doute et, en face, la Grèce peinait à prendre le rythme et entrer dans le match.
Désorientés, les Grecs ont dû subir la loi de leurs adversaires pendant la majorité de la première période. La délivrance vint à la 43e minute, grâce Zisis Vryzas qui propulsa son équipe aux quarts de finale. Délivrance car au cas où la Russie aurait gagné (2-0), en dépit de la défaite de l’Espagne, la Grèce aurait été évincée.