Sports

Sport et études : un concept à développer

© D.R

«École et sport, ça peut paraître un petit peu banal comme concept, mais autour duquel gravitent deux univers : celui de l’école, dont la signification en latin peut aussi bien être celle d’éduquer, nourrir ou guider, puis celui du sport. (…) Il s’agit de réfléchir à un système éducatif pour le troisième millénaire. Que peut faire l’école pour le sport? On parlera de sensibilisation, de prévention et de détection. Le sport est un thème qui mobilise les masses et, de facto, le thème de cette table ronde n’est pas aussi banal que l’on puisse le penser», c’est sur ces termes que Lino Bacco a ouvert les débats de cette table ronde, organisée, mardi soir, à l’initiative du Rotary international club de Casablanca. 
Autour de cette figure emblématique de la chose sportive, on pouvait noter la présence de Lahcen Oubahamou, directeur du sport au ministère de l’Éducation nationale, Ahmed Ghayet, président du réseau Maillage Maroc, Kamal Lahlou, président du groupe « La Gazette », ainsi que le président du Raja Athletic Club, Hamid Souiri et M’hamed Zeghari, directeur général du Wydad Athletic Club. Plus que jamais, la question du sport scolaire n’aurait suscité autant d’intérêt, mais aussi d’inquiétude. L’objet de cette communion était la relance du sport scolaire et universitaire, notamment la reprise des compétitions de football dans les universités, cette année, après une bien longue absence.
Lahcen Oubahamou sera le premier intervenant. Un long exposé où il passera en revue les objectifs de son département et la nouvelle politique envisagée en ce sens.
Prenant la parole, Ahmed Ghayet se lancera dans un speech qui suscitera, à plus d’un titre, l’intérêt de l’assistance. « Nous sommes en train de parler de la jeunesse, certes, mais je ne vous en parlerai que sous un angle bien précis : je parlerai de la jeunesse une fois sortie de l’école», souligna le président du réseau Maillage.  Le ton était donné et il était question d’aborder un autre aspect du sport et ses bienfaits sur les jeunes, notamment en situation difficile. Ahmed Ghayet a mis l’accent sur le potentiel dont regorge le Maroc, avec 60% de la population dont l’âge est inférieur à 25 ans, sortant le chiffre effrayant de 33% des jeunes au chômage en milieu urbain.
«Le chômage ne peut entraîner que l’oisiveté qui, à son tour, entraînera la résignation, chose qui est atroce pour un jeune. Si ce n’est pas la résignation, ce sera pire, ce jeune n’aura plus rien à perdre et sera prêt à tout: drogue, patéras, etc., sinon c’est l’embrigadement que risque ce jeune», a précisé Ahmed Ghayet, faisant allusion aux jeunes dont le désœuvrement a, en partie, été derrière les sinistres évènements du 16 mai. 
Il a, en outre, mis l’accent sur le fait que le sport est une excellente voie de réinsertion et d’intégration, qui apprend aux jeunes d’accepter la défaite et de se relever. Déplorant le manque en infrastructures sportives qu’accuse les quartiers populaires, il n’a pas manqué de rappeler que lesdits quartiers regorgent de talents qui ont hissé, tout haut, le drapeau national.  
«Il faut être vigilant dans la politique d’habitat et prévoir de petits terrains de quartiers car là où ils existent, ils ne désemplissent et permettent aux jeunes de s’occuper intelligemment et dans le bon sens. On dit qu’il y a un manque de moyens et que cela coûte excessivement cher, mais, ce sera toujours moins cher qu’un 16 mai…», a-t-il conclu.  Kamal lahlou, pour sa part, a expliqué le choix de l’ONU de faire de 2005 l’année du sport par le fait que celui-ci est devenu «un droit, une revendication, tout comme l’est le droit au soin, au travail, etc.». Après avoir fait un rappel historique du passé illustre du Maroc en termes de sport, qu’il a présenté comme «un pionnier » en la matière, il a émis le vœu de voir ces moments de gloire refaire surface.  « Le sport scolaire est-il séparable de la pratique sportive au Maroc ?», c’est par cette question que Hamid Souiri a entamé son intervention. Faisant un retour à l’année 90, lors de laquelle on commençait à parler du concept de sport-étude, il a précisé que celui-ci a échoué en raison du manqué de moyens. Le président du Raja a rappelé la triste période où le ministère de l’Éducation nationale avait interdit le football, l’excluant du sport scolaire. «Je me rappelle aussi que plusieurs sportifs ont raté leur examen du bac, pour avoir défendu les couleurs nationales, sans pour autant bénéficier d’une chance de participer à leurs examens», a-t-il indiqué. Emboîtant le pas au président du club «ennemi», M’hamed Zeghari a qualifié la suppression de plusieurs sports collectifs au niveau de l’université de «décision désastreuse». «Cela a fini par couper les liens historiques existant entre les universités et les clubs, l’école et le sport en d’autres termes et, du jour au lendemain, on s’est retrouvé avec un vide abyssal », estime M’hamed Zeghari. Il a notamment mis l’accent sur le comportement irresponsable de certains joueurs, généralement sans formation proprement dite, qui, pour leur premier salaire, ne savent pas le gérer car ils n’y sont pas préparés et s’engouffrent de plain pied dans la débauche.
Si cela devait mettre quelque chose en exergue, c’est bel et bien le rôle de l’école dans la préparation des sportifs de demain, ainsi que le coup de fouet salutaire qui doit être donné à ce volet, car il y va et de l’avenir du sport et de l’avenir de la scolarisation.

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