Sports

Un mondial mondialisé

Le rideau est tombé, avant-hier, sur la XVIIe coupe du monde qui a eu lieu en Corée du Sud et au Japon, avec le retour au sommet du Brésil comme champion du monde pour la cinquième fois de son histoire et la consécration du grand revenant Ronaldo, comme meilleur buteur. Oubliées, les quatre années de galère.
On a vu des images du capitaine des Auriverdes, Cafu, les larmes aux yeux, pleurer son sacre, mais aussi sa dernière participation. Le Brésilien de l’AS Rome est devenu, dimanche, le premier joueur de l’histoire à avoir disputé trois finales de coupe du monde, après celles de 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France. Une fin de carrière en beauté. Si la finale entre la seleçao et l’Allemagne a été ordinaire, la coupe du monde, elle, était pleine de surprises. La défaite du tenant du titre, la France, a donné un avant-goût de ce qu’allait être le mondial 2002. On a tout vu. Les vieux routiers de cette compétition, tels l’Argentine, l’Italie, l’Uruguay et l’Espagne, tombaient, l’un après l’autre, comme des châteaux de cartes, laissant la voie libre aux Auriverdes. De tous ces derniers, seule la sortie prématurée des Italiens et des Espagnols a fait couler beaucoup d’encre. Au centre de la polémique : l’arbitrage.
D’abord, il y a l’Italie qui s’en est violemment prise à l’Equatorien Byron Moreno après la défaite de la Squadra Azzurra face à la Corée du Sud. Auteur du but en or, Ahn Jung-Hwan est devenu, en quelques secondes, le héros des Coréens et l’ennemi juré des Italiens. À tel point que le président de son club italien de Pérouse a décidé de le mettre à la porte, avant de se rétracter. Autre rencontre, autre attitude, l’Espagne qui s’est froissée de voir un Ougandais, Ali Tomusange, et un ressortissant de Trinité et Tobago, Michael Ragoonath, officier sur la ligne de touche en quarts de finale. Mais ce qui est venu mettre un peu de huile sur le feu, c’est qu’à chaque fois, l’adversaire était la Corée du Sud. Ce qui a laissé croire à un complot en faveur du pays du matin calme. Tout en reconnaissant des erreurs d’arbitrage, la FIFA, ONU du football, a nié.
Autre fait qui a marqué cette édition : le but le plus rapide de l’histoire de la coupe du monde, dont l’auteur n’est autre que le Turc Hakan Sukur. Il a marqué à la 11e seconde de la «petite finale» contre la Corée du Sud. Avant, le nouveau dragon du football avait créé l’exploit historique en se qualifiant pour les demi-finales. L’artisan de ce coup de poker n’est autre que Hiddink. En guise de reconnaissance, le sélectionneur néerlandais s’est vu décerner le titre du citoyen d’honneur, en plus de quatre ans de voyage gratuit en première classe sur Korean air. La Corée du Sud n’était pas le seul pays à se distinguer lors de ce mondial.
Le Japon, aussi. Conduits par le Français Philippe Troussier, les Nippons ont, pour la première fois, atteint le stade des huitièmes de finale. Autre révélation de cette compétition : les Etats-Unis. Les Américains se sont hissés à un niveau qu’ils n’avaient plus atteint depuis 1930. Mais ce qui a marqué le plus le mondial-2002, c’est l’organisation. La Corée du Sud et le Japon ont bien réussi la nouvelle formule, la première de l’histoire. Globalement, l’événement s’est déroulé sans problème, malgré les craintes qu’il avait fait naître.
La coupe du monde aura été bien tranquille pour les forces de l’ordre qui étaient préparées au pire. Aucun cas de hooliganisme n’a été enregistré, ni au Japon, ni en Corée du Sud, même lorsqu’on a compté 7 millions de personnes dans les rues. Au contraire, le mondial aura créé plus de problèmes d’ordre public ailleurs. En Turquie (au moins 5 morts par balles perdues après la victoire contre le Sénégal), en Russie (un mort, des dizaines de blessés après la défaite face au Japon), en Angleterre (seize arrestations après l’élimination par le Brésil). Très sécurisée, la XVIIe coupe du monde a en revanche coûté cher aux supporteurs en raison du coût de la vie.
Mais elle a aussi coûté fort cher aux télévisions qui ont déboursé dix fois plus que pour l’édition 1998. Le mondial fini, les lendemains pourraient être difficiles pour les co-organisateurs. Rien que l’entretien du stade de Yokohama, il va, selon la presse, coûter chaque année quelque 4,4 millions de dollars à la ville. No comment !

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