SportsUne

Les salles de jeux, une passion qui n’a pas pris une ride

© D.R

Avec la démocratisation croissante des jeux vidéo au Maroc, l’on pourrait croire que les salles de jeux n’ont plus leur place parmi les moyens de divertissement des jeunes. Mais il n’en est rien.

Beaucoup plus qu’un passe-temps, elles sont considérées comme un lieu de rencontre et un moyen d’extraversion. Leur succès reste entier ; elles demeurent même le premier choix de nombreux jeunes qui ont un choix de plus en plus large en matière de loisirs. La demande étant bien là et avec elle la rentabilité, ces salles continuent donc d’ouvrir en nombre croissant un peu partout. Mais pour continuer d’attirer la clientèle ces espaces se sont modernisés, avec des superficies plus grandes, de meilleurs équipements et un plus grand nombre de tables de billard. Cette dernière activité est désormais reine dans les salles de jeux ainsi qu’a pu s’en rendre compte Aujourd’hui Le Maroc en faisant le tour de plusieurs espaces qui misent aussi dans une moindre mesure sur les jeux de cartes ou simplement la consommation de boissons.

Fini le temps où ces salles proposaient aussi le baby foot ou le flipper. «Ces jeux sont moins rentables. Ils génèrent de petites recettes du fait de la faiblesse des mises qu’ils nécessitent, occupent de l’espace et créent un brouhaha incroyable», souligne Ahmed, propriétaire d’une salle de jeux. Les propriétaires des salles de jeux visitées et qui d’ailleurs étaient bondées en week-end comme en semaine, expliquent que les salles de jeux gardent la cote du fait de la fidélité de la clientèle et non en lien avec une quelconque innovation. Celle-ci est, il faut le dire, totalement différente de celle adepte de jeux vidéo.  Elle est constituée de personnes qui ont un esprit de challenge, qui poussent leur envie de gagner à l’extrême, qui ont besoin d’avoir des adversaires réels en face. L’exercice n’est pas dénué d’intérêt puisque ce type de jeux enseigne la sociabilité, le challenge et peut même aider à vaincre la timidité et le renfermement sur soi. «Cela est tout à fait le contraire des jeux vidéo dont les adversaires sont virtuels, et qui contribuent à développer de mauvaises habitudes aux consommateurs comme l’isolement, la nervosité, ou même la violence», déclare Reda, un trentenaire féru des jeux.

Un lieu de retrouvailles et de rencontres

En tout cas, la clientèle des salles de jeux est très variée d’un quartier à un autre. «Dans les quartiers populaires, les salles de jeux sont considérées comme un refuge de délinquants. En revanche, dans les quartiers de moyen standing à aisés, il s’agit réellement d’un lieu de retrouvailles entre amis et familles pour s’amuser. Et cela a toujours été le cas», relativise Tarik, gérant d’une salle de jeux à Rabat. La clientèle se répartit entre 3 types différents en fonction des plages horaires de la journée. Si dans la matinée, elle est constituée d’adolescents âgés de 12 ans, ayant séché leurs cours ou ayant une heure creuse, elle consiste l’après-midi en des lycéens. Par contre, à partir du début de la soirée, ce sont les jeunes de 25 ans et plus qui fréquentent ces salles, appartenant généralement au monde professionnel, à la recherche de moyens d’évacuer le stress d’une journée de travail ou pour le plaisir de se retrouver simplement autour d’un café.

Il faut savoir que ces salles de jeux ne sont pas réservées, de fait, à une clientèle masculine. Les jeunes, de sexe féminin, sont fortement consommateurs de ces jeux aussi. Durant l’année, Ramadan et la saison estivale sont la période où le taux de fréquentation atteint son plein. Certains vont même jusqu’à assurer la moitié du chiffre d’affaires pendant ces mois. Il est généré à travers le prix de la partie de billard et de snooker, et aussi par la consommation de boissons. En fait, une partie de billard peut coûter entre 6 et 10 DH et de snooker entre 25 et 30 DH. A première vue, cette mise paraît faible et l’on penserait même que la rentabilité en serait plombée. Mais quand on sait qu’un joueur passionné peut passer toute une journée à jouer plusieurs parties et à consommer et que les salles sont généralement archicomble, on peut rapidement conclure que l’affaire est bien rentable.

[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]

Il y en a qui organisent des tournois avec des prix en numéraire

Pour fidéliser la clientèle et contribuer aussi à faire monter l’adrénaline, certaines salles de jeux organisent des tournois, de 2 types généralement (professionnel et amateur) et qui s’étalent en moyenne sur 3 jours. «En plus d’un trophée symbolique, plusieurs prix sont prévus allant de 1.500 à 8.000 DH pour la catégorie des amateurs et peuvent dépasser 10.000 DH pour les professionnels», ajoute un gérant. Cela, sans parler des championnats organisés par la Fédération royale marocaine des sports de billards et de snooker. Mais, ce type de championnat est réservé uniquement aux clubs affiliés à la fédération, bien structurés et conformes aux normes mondialement reconnues par la Fédération internationale, la World Confederation of Billard.

[/box]

Articles similaires

EconomieUne

Le 12ème Global Money Week démarre au Maroc

Cette campagne internationale se veut une occasion de sensibiliser les jeunes aux...

ActualitéCouvertureUne

Les banques marocaines face aux nouvelles menaces de l’IA

Un nouveau défi pour le secteur bancaire qui investit lourdement pour préparer...

EditorialUne

Métamorphoses à vue d’œil

L’évolution des chiffres de la téléphonie dévoilée récemment par l’ANRT (lire article...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux