Prononcé à partir de 21h00 locales (02h00 GMT mercredi), ce discours est considéré comme une déclaration de politique générale. Il y a deux ans, M. Bush y avait lancé sa formule sur « l’axe du mal » regroupant l’Irak, la Corée du nord et l’Iran. L’année dernière, il avait promis d’apporter la preuve de la présence en Irak d’armes de destruction massive. Cette année, il revêt une importance particulière en raison de la proximité de l’élection présidentielle du 2 novembre.
« Les Américains comprennent qu’il s’agit d’une année électorale. Ils comprennent également que nous sommes dans un processus. Les démocrates ont encore beaucoup de questions à régler de leur côté mais les Américains veulent écouter ce soir leur président et il va leur parler des sujets qui les préoccupent », a souligné mardi le directeur de la communication de la présidence, Dan Bartlett. La Maison-Blanche s’est refusée mardi à tout commentaire sur la victoire surprise de John Kerry lors du caucus démocrate de l’Iowa organisé lundi soir. « Nous félicitons les candidats qui ont obtenu de bons résultats », s’est borné à indiquer son porte-parole Scott McClellan, soulignant qu’il ne s’agissait que du début d’un long processus avec 17 primaires démocrates dans les 5 prochaines semaines. « Les démocrates vont pouvoir continuer à résoudre leurs divergences et déterminer qui sera leur candidat », a-t-il ajouté. Les positions de John Kerry sont plus centristes que celles de l’ancien gouverneur du Vermont Howard Dean, donné jusqu’alors favori pour obtenir l’investiture démocrate mais qui n’est arrivé que troisième dans l’Iowa. John Kerry, sénateur du Massachusetts et héros du Vietnam, a notamment apporté son soutien à la guerre contre l’Irak, même s’il a attaqué depuis le manque de planification pour stabiliser et démocratiser ce pays. La lutte contre le terrorisme et l’Irak apparaissent comme les points forts du premier mandat de George W. Bush. Le discours de mardi coïncidera d’ailleurs avec le troisième anniversaire de son entrée en fonction.
Selon un sondage d’opinion publié mardi par le Washington Post et la chaîne de télévision ABC, le taux de popularité général du président reste à un niveau élevé (58%). Par rapport aux démocrates, 60% des personnes interrogées lui font davantage confiance pour lutter contre le terrorisme et 56% pour gérer la situation en Irak. La situation se gâte nettement sur les thèmes de politique intérieure. Pour réduire le déficit budgétaire, qui va atteindre cette année des niveaux records, 52% des personnes interrogées jugent les démocrates plus qualifiés. Le taux est le même pour résoudre les problèmes du système d’assurance-maladie. Du coup, George W. Bush est dans un mouchoir avec son rival démocrate, dont le nom émergera du processus des primaires. Le président sortant est crédité de 48% des suffrages, contre 46% pour le candidat démocrate. Avec un taux d’indécis de 6% et une marge d’erreur du sondage de 3 points, cela revient à une « égalité statistique », soulignent le Washington Post et ABC. Les thèmes de politique intérieure, comme le social, l’immigration, l’éducation, les retraites et la sécurité sociale, vont en conséquence occuper l’essentiel du discours sur l’état de l’Union.
Mais George W. Bush va également y mettre en exergue ses points forts et affirmer que sa politique musclée en Irak et contre les réseaux terroristes a poussé des pays comme la Libye à renoncer à développer des armes de destruction massive.
• Jean-Louis Doublet (AFP)