24 heures

Comment stabiliser l’Irak ?

Une semaine après une première réunion londonienne, des responsables militaires se réunissaient jeudi à Northwood (nord-ouest de Londres), le quartier-général des forces armées britanniques déployées à l’étranger, qui avait été l’une des cibles des manifestants pacifistes avant la guerre en Irak. Le ministère de la Défense, qui chapeaute ce dossier, a répété jeudi qu’il s’agissait d’une « réunion de travail » d’où ne sortirait aucune annonce. La liste des participants n’a toujours pas été divulguée, Londres préférant laisser à chaque pays le soin d’annoncer sa contribution en hommes et/ou matériel. « Ces conférences sont utiles, un certain nombre de pays viennent vers nous », a sobrement commenté un porte-parole de Downing Street. Londres se montrait plus intéressé par la circulation, jeudi au Conseil de sécurité de l’ONU, d’un projet de résolution, consacré à la levée des sanctions contre l’Irak et le rôle des Nations unies dans le pays après la guerre. Une source gouvernementale a précisé que les négociations « se trouvent à un stade très précoce ». Les responsables tentent notamment de déterminer les besoins spécifiques (ingénieurs, personnel médical, etc.) de l’Irak. L’ONU, absente de cette réunion, « ne veut pas jouer un rôle en matière de sécurité dans le pays », a rappelé cette même source gouvernementale. L’OTAN n’est pas non plus représenté. La situation en Irak devra être « plus stable et plus compréhensible » avant que l’OTAN ne puisse éventuellement prendre la décision de jouer un rôle dans ce pays, a d’ailleurs estimé, jeudi à Bruxelles, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, George Robertson. Cette question n’a pas fait l’objet d’un débat formel au sein de l’Alliance, malgré la participation à titre individuel de nombreux pays membres de l’organisation à la mise sur pied de la force de stabilisation en Irak. « Je n’ai aucun doute que lorsque toute la question de la stabilisation en Irak se sera éclaircie, l’OTAN et l’Union européenne pourront avoir un rôle à jouer mais cela dépendra de la volonté de leurs membres », a commenté Lord Robertson. « L’après-guerre va être un processus difficile qui va aller au delà du court terme », a pour sa part souligné, jeudi, la source gouvernementale britannique. Le projet se précise au fil des annonces des capitales prêtes à envoyer des contingents militaires. Les Etats-Unis comptent créer en Irak quatre zones, confiées à des pays différents mais chapeautées par un seul commandement militaire américain, a déclaré mardi un haut responsable polonais. Washington, Londres et Varsovie contrôleront chacun un secteur. La Grande-Bretagne a déjà précisé qu’elle assurerait le commandement du secteur sud-est de l’Irak, mais n’a pas fixé, tout comme les Etats-Unis, son contingent de stabilisation. Comme Washington, Londres ne cache pas sa volonté de réduire notablement ses capacités militaires en Irak pour reposer ses troupes. Les Américains pourraient s’occuper de la stabilisation de Bagdad, tandis que les Polonais auraient la responsabilité du nord du pays, selon des sources de presse non confirmées. Il n’est pas clair qui dirigerait la quatrième zone. La Pologne prévoit déjà d’envoyer 1.500 à 2.200 soldats, l’Espagne 1.500 militaires, le Danemark 380 soldats. D’autres pays, notamment l’Inde, le Pakistan, les Philippines, le Portugal, la Hongrie ou l’Ukraine se montrent intéressés. La France, l’Allemagne et la Russie, opposées à l’intervention en Irak, ne devaient pas participer, jeudi, à la réunion sur la force de stabilisation.

Catherine Marciano (AFP)

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