L’Office du développement de la coopération vient de rendre public un document dans lequel il révèle quelques statistiques sur le monde coopératif au Maroc.
On y découvre le nombre de coopératives existant au Maroc et des données sur leurs secteurs d’activités et leurs performances. Rappelons pour ceux qui ne connaissent pas bien ce que c’est qu’une coopérative qu’il s’agit d’un mode d’association d’efforts entre des personnes physiques pour s’accorder, unis, la taille nécessaire qui leur permettrait d’accéder à des moyens de production ou de commercialisation qui leurs sont inaccessibles individuellement. Cette définition – il ne s’agit pas de celle adoptée officiellement par la loi 24-83 – permet d’associer automatiquement ce mode d’association à l’Initiative nationale pour le développement humain. Pourtant, on se demande pourquoi la coopérative n’a pas été assez présente au cœur des projets lancés dans le cadre de l’INDH ? Et, l’on se demande aussi pourquoi un outil de développement humain qui a fait ses preuves d’une manière exemplaire dans des pays comme l’Allemagne reste aussi négligé par les stratégies du développement local au Maroc ?
En fait, outre le manque d’initiative qui a toujours caractérisé le management de cet office depuis sa création en 1962, il existe aussi un handicap juridique de taille qui freine le développement, sur des bases saines, de la coopération au Maroc. La loi 24-83, qui constitue la référence de base des coopératives au Maroc, est un texte qui ne correspond nullement à l’élan de développement et de modernisation que connaît le Maroc. Les procédures de création qu’il définit sont compliquées et les modalités et les mécanismes de contrôle ne sont pas efficaces notamment par la multiplicité des intervenants vu que la quasi-totalité des autorités locales y sont impliquées. La preuve : sur les 6.286 coopératives qui existent au Maroc, selon le document de l’ODCO, seules 936 ont déclaré leurs résultats (statistiques arrêtées en 2006). Pour le reste, ce ne sont que des coopératives fantômes ou hors la loi. Ce qui réduit le nombre réel des coopératives au Maroc à 936 seulement. Un chiffre qui n’honore pas un pays qui vit au rythme d’un projet aussi révolutionnaire que l’INDH.