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Décryptage : Manhasset, un problème d’interlocuteur

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Les représentants du Maroc et du Polisario vont se rencontrer du 19 au 21 juillet à New York sous les auspices des Nations unies. C’est la huitième fois que les deux parties vont se rencontrer dans le cadre du processus de Manhasset. Durant les sept dernières rencontres, il y a eu, d’abord, une prise de contact où les deux parties se sont sondées sur la volonté de part et d’autre à parvenir à une solution. Puis, il y a eu des débuts de discussion sur les perspectives de solution. Et c’est sur ce point que les choses ont bloqué et que les discussions ont calé. On a l’impression que rien ne bouge et que les rounds se suivent et se ressemblent. Cette situation s’explique par deux choses. La première est que le Maroc s’est retrouvé face à des interlocuteurs qui n’ont pas d’autonomie de décision ni même de discussion. Ils viennent à Manhasset en figurants et ils repartent chez eux sans enrichir le débat ni faire avancer les discussions. Contrôlés aussi bien à Alger qu’à Manhasset par le pouvoir algérien, ils n’ont aucune marge de manœuvre qui leur permettrait d’avancer sur quelque chose de concret.
La deuxième raison du blocage est que la volonté de solution n’existe pas. Quand on a en face un interlocuteur qui, lui-même, a peur de la solution, on ne peut espérer aller de l’avant. Dans la coupole dirigeante du Polisario, il y a deux catégories. Certains voient dans la solution au Sahara marocain la fin de leurs privilèges et d’autres craignent tout simplement de devenir la cible de représailles du pouvoir algérien. Alors que faire ? Le Maroc a toujours été clair sur ce point. La solution au conflit du Sahara passe par des discussions avec Alger. Les discussions réelles devraient avoir lieu avec le pouvoir algérien. En plus, il faut qu’à l’ONU, il y ait une prise de conscience réelle du fait que le vrai début de solution est celui de mettre les camps de Tindouf sous le contrôle du Haut Commissariat aux réfugiés. Cela permettra de changer complètement la donne sur la question car dès que la libre circulation sera garantie, tous les calculs algéro-polisariens seront chamboulés. Et faute de discussion directe avec Alger, il faudrait permettre à la population sahraouie retenue à Tindouf – après un recensement onusien – de choisir démocratiquement ses représentants. De quel droit Mohamed Abdelaziz continue-t-il à prendre en otage des milliers de personnes et à s’obstiner de parler en leur nom ? Qui l’a investi en tant que représentant unique des Sahraouis ?
Le processus de Manhasset continuera à bloquer tant que l’envoyé spécial de l’ONU continuera à vouloir placer face aux représentants du Maroc des faux interlocuteurs. Ou on parle aux Algériens qui dirigent le Polisario, ou on permet à la population de choisir librement ses représentants aux pourparlers. Sinon, les rounds continueront à tourner rond.

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