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Economie : le sentiment des Nobel

"Où sont les frontières de l’économie ?", "Quelles sont les conséquences des grands bouleversements de l’économie mondiale depuis trois décennies, c’est-à-dire depuis le premier choc pétrolier ?" et "Tenter de comprendre l’économie marocaine?", sont les trois questions majeures auxquelles le 14-ème congrès de l’Association internationale des sciences économiques (AISE) tentera de répondre.
Des sommités mondiales de l’économie, dont plusieurs prix Nobel réunis à Marrakech jusqu’au 2 septembre 2005, à l’invitation de l’AISE qui regroupe 60 pays membres étudient les relations qui existent entre l’économie et la sociologie, celles entre l’économie, le droit et les institutions, les relations entre l’économie et la psychologie et surtout l’analyse des évolutions économiques. A la troisième question, les invités, par courtoisie et sans vraiment trop s’attarder livrent leurs impressions.
Il faut dire que si le temps le permettait, une analyse profonde du contexte économique marocain serait plus pertinente, en tout cas moins superficielle ! Ainsi, selon Jean-Paul Fitoussi, secrétaire  général de l’AISE, les réformes engagées par le Royaume sur le plan économique vont permettre à l’économie marocaine d’évoluer dans la bonne direction. "Si l’économie marocaine s’est engagée, à l’instar d’autres économies, sur la voie des réformes dans le but de tirer profit des opportunités offertes par le processus de la mondialisation, encore faut-il que les populations se sentent mieux protégées", a-t-il affirmé dans un entretien à la  MAP.
Il a estimé que "parmi les points forts des projets de réformes engagés par le Royaume figurent le passage de l’économie marocaine d’une économie de  rente à une véritable économie de marché, outre cette préoccupation et recherche en permanence de la cohésion sociale".  Evoquant le cas de l’industrie textile marocaine, M.Fitoussi a, par  ailleurs, fait savoir que "des voies de sortie de crise apparaissent comme étant déjà  pratiquées pour ce secteur, comme le témoigne d’ailleurs la montée en gamme de  cette industrie et sa flexibilité", ajoutant que "les industries marocaines  peuvent beaucoup mieux s’adapter que l’industrie chinoise aux évolutions  rapides de la demande, notamment pour les petites quantités à destination des  pays européens".
En d’autres termes, cette grande capacité d’adaptation et de flexibilité de  l’industrie textile marocaine, outre l’évolution du Maroc vers une économie  de marché, sont autant d’éléments positifs qui ont  permis à cette industrie "de remonter et de regagner sa part de marché,  notamment après avoir perdu environ 30% de son marché, alors qu’elle est  actuellement à seulement 14% de perte", a-t-il dit. Cette analyse contraste avec les analyses et autres diagnostics livrés par des économistes marocains, ceux du Haut Commissariat au Plan en tête !
Au sujet de la conjoncture économique que traverse le monde à l’heure actuelle, M. Fitoussi l’a qualifiée de "difficile", faisant remarquer que "les  économies de plusieurs pays comme la Tunisie ou encore la France et l’Italie  et qui sont similaires à l’économie marocaine, souffrent actuellement de deux  chocs, celui de l’émergence de la Chine et de la concurrence que cela engendre,  notamment dans le secteur textile, puis celui de l’augmentation du prix du  pétrole avec ce que cela peut provoquer en termes de prélèvement supplémentaire  sur les ressources des pays".
Cette situation, a poursuivi M. Fitoussi, est encore plus difficile  notamment pour les pays en voie de développement qui pour la plupart ne sont  pas des producteurs de pétrole, soulignant l’importance et la pertinence des  réformes économiques et des efforts déployés par le Royaume pour asseoir une  économie de marché pleinement intégrée, ouverte sur l’économie mondiale et  surtout capable de s’adapter aux aléas de la conjoncture internationale. Interrogé sur le lien existant entre le processus de démocratisation et les  réformes économiques, M. Fitoussi a fait savoir que celles-ci "vont de pair, puisque la démocratisation (l’évolution vers la démocratie) n’est pas seulement  productrice de bien-être social, mais aussi demeure indispensable en termes  économiques et, de ce fait, constitue un meilleur régime pour l’efficacité".

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