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Enfants des rues : Nouvelle approche

Le Complexe social Omar Ibnou Al Khattab est un vrai chef-d’oeuvre situé en plein milieu du quartier populaire connu sous le nom de Derb Milan et quotidiennement fréquenté par la population locale, reflétant ainsi le sens de la proximité de l’administration des citoyens. Depuis son inauguration, il constitue une vraie ruche bourdonnante d’activités : orientation médicale, cours d’informatique, bibliothèques, centre pour les enfants diabétiques, centre de secours pour l’hépatite, cours d’alphabétisation en faveur des deux sexes, un jardin d’enfants issus de familles pauvres, etc. Ce jour du mercredi 9 juin, le complexe accueille le séminaire consacré à un nouveau traitement envisagé pour mieux protéger les enfants des rues.
La parole a été prise, au début, par Najat Mjid du fameux centre Bayti qui compte une longue expérience dans le domaine de la protection des enfants de la rue à Casablanca et sa banlieue. En la présence du wali et des gouverneurs de Derb Soltane El Fida, Sidi Bernoussi, Mme Mjid a donné un rapide aperçu sur la situation de cette catégorie de notre société touten mettant en relief les différentes causes qui conduisent les enfants à opter pour la vie dans les rues : la pauvreté, l’immigration, le travail des enfants, la violence familiale à leur égard et l’absence d’espaces de récupération. La seule voie qui reste ouverte c’est la rue, car elle offre l’alternative de trouver une nouvelle famille formée d’autres enfants des rues, le clan. C’est ainsi que les enfants, disposant d’une liberté sans limites, apprennent à se débrouiller pour survivre. La rue a sa culture, son jargon et ses règles que l’enfant, souvent analphabète ou d’un niveau de scolarité limité, adopte au sein du clan.
Trois points sont célèbres dans le Grand Casablanca pour être des lieux de prédilection des enfants des rues : la gare routière Ouled Ziane, le Port et le Marché de gros. Même récupérés par des centres d’accueil ou des maisons de redressement et de rééducation, ils ne passent pas plus de quelques jours pour retourner dans la rue. Et c’est là où réside le problème, désormais insoluble, des associations de bienfaisance chargées des enfants de la rue qui se retrouvent au point de départ à chaque fois que des enfants fuguent. D’où la naissance du nouveau projet dont l’idée germait dans l’esprit du wali depuis près d’un an, suite à une suggestion dans ce sens de la part des jeunes, membres du réseau associatif Maillage. Il s’agit d’un projet qui se veut global réunissant les efforts de tous les intervenants dans le domaine de la protection de l’enfance qui devraient désormais travailler en parfaite coordination et complémentarité. Si le projet relève des autorités, il n’en demeure pas moins que l’implication est générale. C’est dans ce contexte que l’association Bayti a été invitée en raison de sa longue expérience dans le domaine.
L’objectif étant de construire un nouvel environnement capable non seulement de protéger les enfants des méfaits de la rue mais de maintenir un suivi jusqu’à ce qu’ils soient capables de se prendre en charge, en les initiant pour qu’ils soient qualifiés à intégrer la société. Il faut certes des moyens matériels, mais ce qu’il faudrait encore plus, ce sont les ressources humaines. En s’entraidant mutuellement, les autorités, les élus et la société civile comptent organiser une formation de médiateurs sociaux. Ces derniers seront chargés de suivre le parcours des enfants de la rue hébergés par les associations et autres centres d’accueil.
Une méthodologie qui sera marquée par la continuité de la formation et la multitude des rencontres et des séminaires pour davantage de résultats concrets et positifs. L’avantage de cette nouvelle méthodologie, c’est qu’elle est basée sur une approche partenariale pour qu’aucun effort ne soit vain.

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