Le Souverain a décoré hier plusieurs personnalités marocaines et étrangères et remis les premières cartes professionnelles à une pléaide d’artistes.
Le Souverain a, ainsi, décoré du Grand Cordon d’Al Arch l’ancien Premier ministre, Driss Jettou et du Wissam Al Arch de l’ordre de commandeur l’ex-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa. Par la même occasion, SM le Roi a décoré du Wissam Alaouite le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn. Le Souverain a, d’autre part, procédé à la remise des cartes professionnelles à un gotha d’illustres artistes. Ainsi la journée du mercredi 30 juillet 2008 est une date qui restera gravée dans la mémoire des artistes marocains et notamment les 13 artistes ayant reçu, à l’occasion de la Fête du Trône, des mains de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au Palais royal de Fès, la carte professionnelle de l’artiste s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du statut d’artiste. La liste des premiers bénéficiaires comprenait Malika Al Assimi, professeur universitaire, l’écrivain Tahar Ben Jelloun, les dramaturges, metteurs en scène, comédiens et acteurs Taieb Seddiki, Ahmed Taïeb Al Alaj, et Abdelkader Badaoui, le grand chanteur et compositeur Abdelouahab Doukkali, l’artiste peintre Farid Belkahia, Mohamed Miftah, Mohamed Darhem, Latifa Raâfat, Fatéma Tabaâmrant, Naïma Samih et Saïda Charaf. Sa Majesté le Roi a également décoré le grand artiste Marcel Khalifa.
Un second acquis pour les artistes marocains. Après la mutuelle nationale récemment créée et consacrée à la grande famille des artistes, la carte professionnelle fruit d’un long combat d’engagement et de solidarité vient de voir le jour. «La première tranche comprend quelque 338 cartes professionnelles. Il y aura d’autres tranches. Sachant que les dossiers déposés sont au nombre de 2500. La commission poursuit donc toujours son travail », déclare Hassan Nafali, conseiller de la ministre de la Culture. Rappelons que le projet de la carte professionnelle pour les artistes avait été déposé au temps de Mohamed Achâari, ancien ministre de la culture en 2007, avec un appel à candidatures. «Les artistes qui désiraient posséder une carte d’artistes devaient remplir un formulaire et préparer un dossier comportant une demande manuscrite, une photocopie de la carte nationale, des documents certifiant leurs expériences artistiques ainsi qu’un CV… », ajoute Hassan Nafali. Après la couverture maladie et son entrée en vigueur, c’est au tour de la carte professionnelle d’enregistrer une nouvelle reconnaissance envers la grande famille des artistes. Le décret d’application de la loi relative à la carte professionnelle a été adopté en Conseil des ministres le 19 octobre 2006. Depuis lors, la coalition marocaine des arts et de la culture a travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Culture sur les modalités d’attribution de cette carte. Il a été décidé à l’époque que les syndicats d’art allaient proposer des noms au ministère de la Culture pour la composition d’un comité de pilotage. Leur mission première est de sélectionner les vrais artistes. Pour Hassan Nafali, à l’époque, président de la coalition, la carte professionnelle pourra faire bénéficier son détenteur de certains droits. Cette réorganisation pourra en outre permettre aux syndicats de mieux défendre la profession, notamment en faisant pression sur les employeurs. «Nous pourrons par exemple nous rendre sur les lieux d’un tournage et vérifier si les artistes ont bel et bien signé un contrat, et dans le cas contraire, nous pouvons engager des poursuites judiciaires», a affirmé à ALM Hassan Nafali. Pour les artistes, la nouvelle carte professionnelle, tant attendue, constitue un pas en avant vers la réorganisation du métier d’artiste.