24 heures

Il ne suffit pas de dire, il faut faire

G8 de Gênes, OMC à Doha, FAO à Rome et la semaine prochaine, G8 de Kananaskis (Canada) : les sommets sur le développement ont beau se succéder, les engagements des plus riches restent toujours incertains. « Il ne suffit pas de dire, il faut faire », avait dénoncé Hugo Chavez, le président du Venezuela, au nom du G77 qui regroupe 133 pays pauvres, à l’issue du sommet de l’ONU sur le financement du développement à Monterrey (Mexique) mi-mars.
Le développement, l’allègement de la dette, la faim dans le monde, la situation critique de l’Afrique figurent aujourd’hui à l’ordre du jour de tous les grands sommets internationaux. Comme à Gênes, il y a un an, les riches du G8 ont invité les 26 et 27 juin à Kananaskis quelques représentants des pays plus pauvres, les présidents sénégalais, nigérian, sud-africain et algérien. Mais Monterrey en mars, puis plus récemment le sommet de l’organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) à Rome, ont montré que la prise de conscience, souvent sous l’impulsion des mouvements anti-mondialisation, n’a pas encore été traduite en actes. « Le soutien annoncé à Monterrey doit suivre avec les bons montants, pour les bons projets et rapidement », a averti Callisto Madavo, vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique.
Les pays riches ne parviennent pas toujours à faire coïncider leurs intérêts nationaux avec les engagements de lutte contre la pauvreté. le dossier agricole est particulièrement symptomatique de cette difficulté. « La mondialisation renferme une injustice. les agriculteurs européens et ceux des pays développés sont subventionnés alors qu’on nous interdit de subventionner ou d’aider nos agriculteurs », a fustigé le ministre sénégalais de l’agriculture et de l’élevage, Pape Diouf, à Rome mi-juin.
Le développement de l’agriculture des pays pauvres figure en bonne place de toutes les déclarations sur la lutte contre la pauvreté. Le cycle de négociations commerciales lancé en novembre à Doha (Qatar) par l’organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit en particulier la diminution des subventions agricoles des pays riches, si pénalisante pour les pays pauvres et intermédiaires. Mais les signaux sont contradictoires. quelques mois après Doha, quelques semaines après Monterrey, les Etats-Unis annonçaient une hausse spectaculaire de leurs aides agricoles. Le doute subsiste aussi sur les intentions réelles des pays riches en matière d’aide publique au développement.
A Monterrey, en mars, les pays de l’Union européenne s’y sont engagés à porter leur aide publique au développement (APD) à 0,39 % de leur produit intérieur brut (PIB) d’ici 2006 contre 0,33 % actuellement, et les Etats-Unis de l’augmenter de 10 milliards de dollars à 15-16 milliards USD annuels d’ici 2007 (0,13 % de leur PIB). Le consensus de Monterrey, la feuille de route adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement, ne comporte aucun engagement chiffré supplémentaire, ni de calendrier contraignant les pays développés à respecter leur engagement, vieux d’une trentaine d’années, de porter le niveau de leur aide à 0,7 % de leur PNB. Quant à la mise en oeuvre des promesses faites, elle tarde. De plus, ces dernières dissimulent mal une certaine réticence des occidentaux qui, menés par les Etats-Unis sous administration Bush, veulent imposer des conditions à leur aide.

• Géraldine Amiel (AFP)

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