Immigration : retour des subsahariens

Des clandestins africains, qui ont été expulsés en octobre du Maroc vers leurs pays d’origine, sont de retour dans l’espoir de rejoindre l’Europe. C’est ce qu’a assuré, lundi à l’AFP, le responsable d’une association de soutien aux clandestins. « Plusieurs dizaines de migrants expulsés par avion en octobre sont de retour au Maroc ces dernières semaines », a indiqué Khalid Jemmah, président de l’Association des familles et des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC). Ce dernier a par ailleurs signalé que ces immigrés clandestins venaient en majorité du Mali et du Sénégal. Les autorités n’ont pas encore réagi à ces informations.
Le Maroc avait expulsé par avion, en octobre dernier, plus de 3.000 clandestins notamment vers le Sénégal, le Mali, le Nigeria et le Cameroun. Ces retours ont été organisés alors que le Maroc essuyait de nombreuses critiques sur sa gestion de l’immigration clandestine.
Plusieurs immigrés sont décédés entre août et octobre 2005, au cours de tentatives de passage en force vers Sebta et Melillia.
« Les migrants qui ont contacté l’association se trouvent en majorité à Rabat ou Oujda », a assuré M. Jemmah. En outre, « une centaine de clandestins vit dans des forêts dans le nord en attendant de tenter de passer à Sebta et Melillia », a-t-il ajouté.
« Pour le moment, le phénomène est assez limité, mais dans six mois, les migrants seront aussi nombreux qu’avant les expulsions », estime Khalid Jemmah, assurant que « plusieurs Maliens sont prêts à revenir au Maroc».
Par ailleurs, un Marocain a été arrêté le 14 janvier dernier, alors qu’il tentait de faire pénétrer un groupe de 14 clandestins dans Melillia, d’après la préfecture. Les migrants, décrits comme Asiatiques, devraient être présentés devant le juge avant d’être certainement expulsés vers le Maroc.
En outre, entre le 22 et le 26 décembre, 112 clandestins, en majorité des Africains, ont été arrêtés dans le nord du Maroc, d’après le ministère de l’Intérieur.
D’après un Ivoirien de 23 ans, Mohamed, arrêté le 21 décembre alors qu’il tentait de franchir le grillage qui sépare le Maroc de Melillia, « environ 300 immigrants, récemment arrêtés par les forces marocaines, se trouvent dans un camp militaire », près de Nador. Mohamed, qui était toujours retenu dans le camp militaire le 16 janvier, a vécu dans une forêt près de Nador depuis décembre 2004.
«J’avais réussi à passer dans Melillia mais la garde civile espagnole m’a rejeté au Maroc», a-t-il assuré. Selon Khalid Jemmah, «ce genre de pratiques, contraires aux lois internationales, sont très courantes».