24 heures

Inquiétude en Iran après les arrestations

Dominé par les réformateurs, le Parlement a créé un comité pour rencontrer les étudiants arrêtés et a demandé aux familles sans nouvelles des leurs de l’informer si leurs noms ne figurent pas sur les listes publiées dans la presse. Dimanche, une vingtaine d’étudiants membres du Bureau de la consolidation de l’unité (BCU), principal groupe étudiant réformateur, ont fait un sit-in devant le Parlement pour dénoncer les arrestations massives d’étudiants à Téhéran et en province et demander leur libération. La justice a reconnu la détention de 32 étudiants arrêtés à Téhéran. Mais les organisations estudiantines parlent d’arrestations massives dans la capitale et en province, ainsi que de nombreuses convocations. Selon le vice-ministre de l’Enseignement supérieur Gholam Reza Zarifian, au total 80 étudiants arrêtés, dont les 32 à Téhéran, sont entre les mains du ministère des Renseignements. «Nous faisons tout pour obtenir la libération de ceux d’entre eux qui n’ont pas commis des délits», a-t-il ajouté.
Le secrétaire de la Commission des droits de l’Homme, Mohammad Hassan Ziaifar, a affirmé que des familles avaient contacté la Commission pour «s’inquiéter du sort de leurs enfants» arrêtés ces deux dernières semaines, a rapporté la presse. Tous les jours, des familles d’étudiants et de manifestants arrêtés se rassemblent devant la prison d’Evine, dans le nord de Téhéran, pour tenter d’obtenir des informations sur leurs proches. Selon le député réformateur Ali Akbar Moussavi Khoini, «un nombre important d’étudiants a été arrêté sans que l’on sache quels organes étaient à l’origine de ces arrestations». Selon lui, le Conseil suprême de la sécurité nationale, chargé des questions sécuritaires et dirigé par le président Mohammad Khatami, avait décidé que le ministère des Renseignements et les forces de l’ordre étaient seuls «habilités» pour arrêter des étudiants. Or, «ces deux organes disent ne pas être au courant des récentes arrestations», a affirmé M. Moussavi Khoini, cité par le quotidien réformateur Tossée. «Si Khatami ne peut rien faire, il doit dire à la population d’où vient le blocage», a-t-il ajouté.
Le Parlement s’est réuni mercredi à huis clos en présence des ministres de l’Intérieur, de l’Enseignement supérieur et des Renseignements, et du commandant des forces de l’ordre pour évoquer les récents troubles et les arrestations. Vingt-cinq députés ont également demandé une réunion à huis clos en présence de M. Khatami pour «donner des explications sur les récentes manifestations». Interrogé à la sortie du Conseil des ministres, le président a réaffirmé que «dans ce pays, la liberté de critiquer et même de protester doit exister mais à condition de respecter le cadre de la loi».
Affirmant que les «troubles n’étaient pas acceptables», il a critiqué les «actions incontrôlées» (terme désignant les actes d’extrémistes islamistes) contre les étudiants. A l’approche du 9 juillet, date anniversaire des manifestations étudiantines de 1999, les arrestations massives chez les étudiants sont perçues comme une tentative d’empêcher toute relance du mouvement de protestation.

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