« Un soldat de la Task Force Baghdad a été tué et deux autres ont été blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale dans l’ouest de Bagdad vers 08h00 (05h00 GMT) », a indiqué l’armée américaine dans un communiqué, ajoutant que l’attaque faisait l’objet d’une enquête. Ce soldat est le premier militaire américain à trouver la mort en Irak depuis l’attaque contre la base de Mossoul qui a fait mardi 18 morts américains dont 14 soldats, ainsi que trois soldats irakiens et une autre personne. L’attentat, dans lequel 69 autres personnes ont été blessées, a été revendiqué par le groupe Ansar Al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaïda d’Oussama ben Laden, qui a parlé d’une « opération martyre ».
Le chef d’état-major interarmées américain, Richard Myers, a estimé mercredi qu’il s’agissait apparemment d’un attentat suicide alors que, dans un premier temps, les autorités américaines avaient parlé d’une attaque à la roquette. « Les enquêteurs s’apprêtent à conclure leur examen sur les raisons de l’explosion.
A ce stade, il semble qu’il s’agisse d’un engin explosif artisanal porté par un agresseur », a déclaré à la presse le général Myers. « Ce qui va se passer maintenant, c’est qu’il y aura une enquête (…) et une protection efficace sera l’une des questions qui seront examinées », a déclaré un porte-parole militaire, le colonel Steve Boylan. Il a cependant reconnu qu’il n’y avait pas moyen d' »assurer à 100% » la protection des bases et cette attaque, après celle menée par au moins par un kamikaze il y deux mois dans la Zone verte, le périmètre le plus sécurisé de Bagdad, prouve pour Joost Hiltermann, de l’International Crisis Group, la popularité des rebelles. Selon le responsable pour le Moyen-Orient de l’organisme, qui observe les situations de crise, de nombreux Irakiens travaillant pour les Américains espionnent pour les rebelles.
Le général Myers a défendu les efforts des commandants en Irak pour protéger leurs troupes. « Là, vous avez un kamikaze qui apparemment a attaché (un explosif) sur lui et qui entre dans un réfectoire. On sait à quel point il est difficile d’arrêter des personnes prêtes au suicide », a-t-il commenté. Dans cette guerre, « il n’y a pas de lignes de front », a-t-il dit. « La ligne de front peut être le réfectoire, ça peut être la route qui part de la base, un poste de police ou le bureau du gouverneur ou du maire à Mossoul », a-t-il ajouté. Le conflit a fait au moins six nouveaux tués parmi les Irakiens. Deux corps ont été également découverts, dont l’un appartenant à un policier, dans la région de Nassiriyah, dans le sud chiite et habituellement assez calme. A Bagdad, trois civils et un policier ont été tués dans deux attaques contre une mosquée et un poste de police dans l’ouest de la ville, selon une source policière alors qu’un membre de la Garde nationale est mort dans l’explosion d’une bombe à Tikrit, au nord de la capitale.
Au nord de Bagdad, un Irakien a été tué dans l’explosion de la bombe qu’il plaçait sur une route et un entrepreneur travaillant dans l’armée américaine a aussi été abattu. A l’ouest de Bagdad, des dizaines d’habitants de Falloujah sur les 2.000 annoncés ont été autorisés à entrer dans leur ville, dévastée par une offensive américaine, pour y inspecter leurs maisons et décider d’y retourner ou non. Les Marines ont estimé à entre 200 et 300 leur nombre et indiqué n’avoir admis que ceux qui pouvaient prouver qu’ils habitaient le quartier Andalou. « Ces mesures sont destinées à protéger les civils qui entrent dans la ville des rebelles qui tentent de s’infiltrer », ont-ils indiqué dans un communiqué.
• Ned Parker (AFP)