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Iran : Une conversion qui dérange

L’Iran a réaffirmé dimanche sa volonté de maîtriser le cycle ultra-sensible de production de combustible nucléaire pour ses centrales, en annonçant l’entrée en service à des fins expérimentales de son usine de conversion d’Ispahan, malgré son engagement à suspendre l’enrichissement de l’uranium (une étape ultérieure). L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un organe de l’ONU, a certes précisé lundi avoir été informée à l’avance par l’Iran de cette démarche.
« Les Iraniens nous ont indiqué en février qu’ils allaient commencer ces activités (de conversion) en mars et les inspecteurs de l’AIEA visiteront les installations d’Ispahan cette semaine », a indiqué Melissa Fleming, porte-parole de l’AIEA, lundi à l’AFP. De source diplomatique, on indique ignorer pour le moment si les Iraniens violent leurs engagements : « cela dépend de ce qu’ils font exactement, ce n’est pas tout blanc ou tout noir », a déclaré un diplomate occidental. Mais même si « techniquement » les Iraniens sont dans leur droit de convertir une poudre de minerai concentré, le « yellow cake », cela peut entamer la confiance dans l’attitude iranienne, a estimé un diplomate occidental. Il a rappelé l’engagement de l’Iran -en octobre dernier à l’instigation de Berlin, Londres et Paris – de suspendre l’enrichissement d’uranium. Il s’agissait d’une mesure de confiance « de portée politique » destinée à la communauté internationale, selon lui. L’uranium hautement enrichi peut être utilisé pour l’arme nucléaire.
Plusieurs pays, à commencer par les Etats-Unis, soupçonnent l’Iran de mettre au point, malgré ses dénégations, un programme nucléaire militaire. L’usine d’Ispahan (centre de l’Iran) « produira toutes les matières premières nécessaires » pour la fabrication de combustible nucléaire, à titre expérimental, dans les 20 prochains jours, a déclaré le chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne, Gholam Reza Aghazadeha. L’usine de conversion d’uranium utilise le « yellow cake » préparé avec de l’uranium dans le centre voisin d’Ardekan pour produire des éléments susceptibles ensuite d’enrichir l’uranium.
La République islamique, qui proteste du caractère purement « pacifique » de ses activités, n’a cessé de présenter cette suspension comme un geste de bonne volonté. Elle est volontaire et provisoire, insiste-t-elle. L’AIEA poursuit son travail en Iran pour s’assurer que Téhéran respecte ses engagements après avoir, jusqu’à récemment, maintenu dans l’ombre certains des aspects les plus délicats de son programme nucléaire. Une visite à Ispahan figure au programme des inspecteurs de l’agence atomique de l’ONU, mais aussi au site de Natanz, construit pour abriter les centrifugeuses servant à l’enrichissement.
Le directeur général de l’AIEA, Mohamed El Baradei, est attendu le 6 avril à Téhéran. Il doit préparer un nouveau rapport sur le nucléaire iranien pour une nouvelle session de l’AIEA en juin. Dans sa dernière résolution, l’AIEA a laissé pendante la menace d’une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU en vue de sanctions internationales.

• Michael Adler (AFP)

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