Un calvaire sans plus. Alors qu’on avait à peine désamorcé la crise du logement de nos pèlerins, un autre problème surgit : la distance entre le lieu de résidence et le centre de La Mecque. Les résidences meublées d’Al Azizia exigent de nombre de nos pèlerins de faire des marathons quotidiens de quatre kilomètres. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques s’est dit avoir été contraint de faire loger les pèlerins dans ce quartier tout en étant conscient du problème. Mais pour le résoudre, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a tenu à souligner que plus de 100 autocars sont mobilisés pour assurer le transport des pèlerins 24 h sur 24. Oui, mais cette disposition s’est avérée ingérable. D’après des pèlerins, l’affluence que connaît le centre de La Mecque entraîne des embouteillages énormes. «Pour faire face à cette situation, les autorités saoudiennes interdissent l’accès à la ville de tout véhicule», témoigne un pèlerin marocain résidant à Al Azizia.
Pour décongestionner la circulation, c’est la marche à pied qu’il faut supporter. «Les autocars sont obligés de nous déposer hors de la ville et nous devons ensuite faire tout le trajet pour aller prier à Al Haram», raconte ce pèlerin. Si certains supportent cette marche obligatoire, d’autres n’en ont pas la possibilité en raison de leur âge ou de leur état de santé. Du coup, il faut penser à la nécessité de porter les plus vulnérables ou au moins de les soutenir jusqu’à leur arrivée.
Le ministère des Habous souligne que le nombre de pèlerins concernés n’est pas aussi important : «il faut mettre en évidence que ce n’est qu’une petite partie des pèlerins qui est concernée», précise-t-il. Cette « petite partie » compte tout de même 28% des pèlerins marocains, soit 5.500 sur un total de 32.000. Mais ce nombre aussi minime soit-il ne change en rien la situation dans laquelle vivent les pèlerins qui logent à Al Azizia.
Le ministère s’est vraisemblablement soucié beaucoup plus de l’urgence de trouver des logements, que des problèmes qui peuvent en découler. Les résidences d’Al Azizia sont à quelques centaines de mètres de Minan contrairement à ceux situés dans le centre-ville, précise le ministère. Et d’ajouter que ces logements présentent des avantages au point de vue qualité : quatre mètres carré pour chaque pèlerin au lieu de 3,5 m2 et le nombre de pèlerins n’excède pas cinq par chambre. Le prix du loyer est, lui, beaucoup moins cher, puisqu’il est de 1750 rial saoudien au lieu de 2800 RS, prévu au départ pour l’hébergement. Les pèlerins qui résident donc à Al Azizia seront remboursés à hauteur de 1050 RS chacun.
Mais le ministère insiste, cependant, sur le fait que les pèlerins qui allaient loger dans ces résidences étaient informés de la distance qu’il y avait entre les résidences et Al Haram. «Nous avons avisé les pèlerins, et à plusieurs reprises, qu’il y a 4 km entre la plus éloignée des résidences d’Al Azizia et Al Haram», répète-t-il.
Le reste des pèlerins marocains, 72%, résident dans 25 immeubles loués au centre-ville. Selon le ministère, ces immeubles sont à moins de 900 mètres d’Al Haram à l’exception d’un seul (capacité d’accueil de 857 lits) qui se trouve à 1250 m.